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Les joueurs du Barça préparent le choc contre Manchester City au centre d'entraînement Joan Gamper, le 18 octobre 2016
Avec un ADN similaire et un géniteur commun, Pep Guardiola, le modèle Barcelone et la copie Manchester City s'affrontent en Ligue des champions mercredi (20h45) au Camp Nou, où ces deux clones footballistiques se disputeront le ballon, l'esthétique et la victoire.
Une même idée de jeu réunit ces deux jumeaux européens, inspirée des principes de feu Johan Cruyff: confisquer la balle, la récupérer rapidement, la faire circuler le plus vite possible et créer des surnombres dans la défense par des redoublements de passes et des appels constants.
Bref, le parfait manuel du "Guardiolisme", en vigueur au Barça depuis l'époque où l'entraîneur catalan y a remporté deux C1 (2009 et 2011), et appliqué à City depuis l'arrivée de l'ambitieux technicien cet été. Ce qui promet une belle bataille tactique mercredi.
"L'idée est de les faire courir derrière le ballon et de les fatiguer, mais c'est tellement difficile de contrôler la balle" face au Barça, a commenté Pep Guardiola mardi en conférence de presse, heureux néanmoins de revenir dans son club de coeur.
"C'est toujours un moment spécial pour moi d'être là. Ce stade fait partie de ma vie, j'ai grandi ici", a-t-il fait valoir.
Pendant son mandat à la tête du Bayern Munich (2013-2016), Pep Guardiola était déjà revenu au Camp Nou en mai 2015, pour une demi-finale de C1, et avait subi "une bonne leçon", comme il l'a reconnu mardi.
Après une heure de bataille acharnée pour la possession du ballon, la star barcelonaise Lionel Messi avait signé un doublé pour sceller une victoire 3-0, propulsant l'équipe entraînée par Luis Enrique vers la finale et un futur sacre européen.
- A qui le beau jeu ? -
Face à son ami "Lucho" et face au club où il a passé trois décennies, "Pep" sait que la situation de la poule C n'est pas favorable aux "Citizens" (2e, 4 pts). Ces derniers doivent obtenir un bon résultat au Camp Nou pour espérer viser la tête du groupe aux dépens des Barcelonais (1ers, 6 pts).
L'adaptation du club anglais au jeu "à la catalane" prend d'ailleurs un peu de temps: impressionnant en début de saison, l'actuel leader du Championnat d'Angleterre reste sur trois matches sans victoire toutes compétitions confondues.
Guardiola, lui, croit en son projet et espère se hisser rapidement dans le gotha européen. "J'ai besoin de savoir au plus vite où en est mon équipe et nous verrons demain (mercredi) si nous avons le niveau", a-t-il dit.
© AFP/Anthony Devlin
Les joueurs de Manchester City lors d'un entraînement à l'académie du club avant le déplacement à Barcelone, le 18 octobre 2016
Mais pour cela, City va devoir réussir à ôter le ballon des pieds des Barcelonais, qui ont retrouvé avec bonheur leur Messi, revenu de blessure et buteur samedi contre La Corogne (4-0). Et le trio "MSN" (Messi-Suarez-Neymar), reformé, espère bien démontrer que le Barça reste l'étendard du beau jeu sur la scène continentale.
"Ils n'ont pas besoin de beaucoup d'occasions pour marquer, c'est là le talent des attaquants de Barcelone", a souligné Guardiola. "+Leo+ est le meilleur joueur du Barça et je suis heureux qu'il ait repris la compétition. Le voir jouer est toujours un plaisir."
- Poser problème -
A ce stade, un monde sépare encore le vénérable club barcelonais, quintuple vainqueur de la C1 (dont quatre trophées depuis 2006), de son petit frère mancunien, demi-finaliste la saison dernière mais jamais sacré.
Le Barça, invaincu à domicile en Europe depuis 2013, a d'ailleurs toujours eu la peau de Manchester City, éliminé en huitièmes en 2014 (2-0, 2-1) puis au même stade en 2015 (2-1, 1-0).
Mais petit à petit, City se catalanise: outre certains dirigeants (Ferran Soriano, Txiki Begiristain), outre plusieurs joueurs (Claudio Bravo, Nolito), le club anglais s'est offert avec Guardiola l'ex-architecte en chef du jeu blaugrana.
"Pep a une influence énorme sur son équipe depuis la pré-saison. Nous savons qu'ils veulent le ballon et que lorsqu'ils ne l'auront pas, ils vont presser pour nous poser problème", a analysé mardi Luis Enrique.
"La possession du ballon va être importante et je le prends en compte. Si nous l'avons, nous affaiblirons City et s'ils l'ont, ils nous affaibliront", a prévenu le technicien à la veille de cette bataille fratricide.