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© AFP/CESAR MANSO
L'entraîneur de l'Atletico Madrid Diego Simeone, durant la demi-finale de la Ligue des champions contre le Real Madrid, le 10 mai 2017
Pour la quatrième fois en quatre ans, les rêves européens de Diego Simeone ont été brisés par le Real Madrid. Mais l'entraîneur argentin a promis que son Atletico, éliminé mercredi en demi-finales de Ligue des champions (0-3, 2-1), reviendrait encore plus fort. Jusqu'à gagner, enfin.
. Une élimination victorieuse
A chaque derby européen, toujours la même issue: le Real finit par dompter son voisin l'Atletico, que ce soit en finales 2014 et 2016, lors des quarts en 2015, ou en demies cette saison...
Mais alors que Simeone était très abattu l'an dernier après la défaite en finale à Milan (1-1 a.p., 5 t.a.b. à 3), il semblait radieux mercredi soir. Heureux du visage montré par son équipe, combative jusqu'au bout.
"Je suis fier que nous ayons rivalisé une fois de plus, en démontrant pourquoi depuis cinq ans et demi nous nous battons pour les meilleures places derrière le Real Madrid et Barcelone. Les 30 ou 35 premières minutes resteront dans la mémoire de notre public", a lancé l'Argentin.
Les "Colchoneros" sont sortis la tête haute (2-1), effaçant l'humiliation du match aller (3-0). Et ils ont fait vaciller, pendant une demi-heure, le puissant Real de Zinédine Zidane, champion d'Europe en titre.
A grand renfort de pressing, de longs ballons, d'intensité, et grâce à deux buts précoces de Saul (12e) et d'Antoine Griezmann (16e sur penalty), l'Atletico est passé tout près de l'exploit... avant un éclair de génie de Karim Benzema conclu par Isco (42e).
. Un espoir intact
"Ce que nous avons gagné ce soir, c'est un petit pas de plus pour croire que tout est possible. Pour croire que nous pouvons y parvenir", a résumé l'expérimenté attaquant Fernando Torres, icône du club.
Quasiment assuré de la troisième place de Liga, directement qualificative pour la prochaine C1, l'Atletico sera encore là la saison prochaine pour une cinquième participation d'affilée.
Certes, c'est une nouvelle occasion manquée. Mais Simeone voulait croire mercredi que son Atletico pouvait encore s'améliorer jusqu'à obtenir le Graal européen, seul titre qui lui manque depuis sa nomination en 2011.
"Il est clair que le pallier à franchir, même s'il paraît proche, est encore haut. Si nous pouvons nous améliorer à partir de ce qui a été fait, c'est encourageant pour l'avenir", a souligné l'Argentin.
Même si "El Cholo" (47 ans) a ramené le terme de son contrat de 2020 à 2018, il a dit et répété qu'il serait encore là la saison prochaine. Et la moyenne d'âge de ses cadres est prometteuse: Griezmann (26 ans), Oblak (24), Gimenez (22), Lucas (21), Saul (22), Koke (25), Carrasco (23)... Le tout encadré par des vieux grognards comme Gabi ou Diego Godin, des joueurs qu'il "faudrait cloner" selon Simeone.
Reste à conserver un joueur comme Griezmann, qui dispose de prétendants et d'une clause libératoire à 100 M EUR. Et reste à voir si le Tribunal arbitral du sport (TAS) lèvera dans les prochains jours l'interdiction de recrutement infligée au club pour cet été.
. Un déménagement en douceur ?
Sauf contretemps de dernière minute, l'Atletico vivra un bouleversement à l'intersaison: il quittera l'antique stade Calderon (55.000 places), inauguré en 1966, pour le tout nouveau Metropolitano et ses quelque 70.000 places.
La vieille enceinte des bords du fleuve Manzanares avait, aux dires de tous, une âme particulière. Qu'il faudra transférer dans les vastes terrains en plein développement de l'est de la capitale espagnole.
"Les émotions vont déménager aussi, les gens qui sont ici seront aussi au Metropolitano, la passion et l'enthousiasme ne se négocient pas", a dédramatisé Simeone.
C'est notamment pour inaugurer ce nouveau stade que l'Argentin devrait rester au club cet été, de même que Griezmann. Et dans ce nouvel écrin flambant neuf, source de nouveaux revenus, l'Atletico pourra viser encore plus haut.
"Nous jouerons devant plus de monde. Nous espérons que ça nous donne un coup de pouce, que nos grands joueurs voudront rester", a fait valoir Torres. "Je suis sûr que c'est le début de quelque chose de grand."