Happy Birthday : |
© AFP/PATRIK STOLLARZ
L'entraîneur argentin de Atlético Madrid Diego Simeone, le 21 février 2017 lors du 8e aller de la Ligue des champions à Leverkusen
L'usure guette Diego Simeone: l'entraîneur argentin dit vivre sa saison "la plus difficile" à l'Atletico Madrid mais il espère malgré tout décrocher un quatrième quart de Ligue des champions consécutif mercredi soir (20h45), aux dépens du Bayer Leverkusen, battu 4-2 en 8e aller.
. Des impondérables en cascade
Avant l'arrivée de Simeone en 2011, les "Colchoneros" avaient la réputation d'être des "pupas", terme espagnol désignant des malchanceux chroniques. Avec "El Cholo" sur le banc, l'Atletico s'est mis à concurrencer le duo Real Madrid-FC Barcelone, atteignant deux finales de Ligue des champions en 2014 et 2016, perdues à chaque fois face au Real.
Mais cette saison, la malchance s'acharne de plus belle: blessures en série, accident domestique pour le capitaine Gabi, traumatisme crânien subi par l'emblématique attaquant Fernando Torres, démêlés judiciaires pour le défenseur français Lucas Hernandez... Sans parler de la sanction d'interdiction de transferts infligée au club, lequel a fait appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) et espère une décision finale au printemps.
"Ce n'est pas une saison facile", a reconnu l'entraîneur argentin. "Mais ce sera la plus belle saison de toutes, parce si nous atteignons nos objectifs malgré ces difficultés, elle sera merveilleuse."
Dans cette cascade d'impondérables, l'équipe de Simeone a su rester à flot: elle occupe la 4e place de la Liga, qualificative pour les barrages de la C1 l'été prochain. Mais rien n'est acquis: la troisième place de Séville semble compliquée à atteindre, et Villarreal (5e) ou la Real Sociedad (6e) restent en embuscade.
"C'est la saison la plus difficile pour se qualifier en Ligue des champions", a fait valoir Simeone. "Nous avons perdu en régularité et les autres se sont améliorés. Nous allons devoir courir et travailler jusqu'au bout pour parvenir à nos objectifs."
. Le risque d'une fin de cycle
Au fil d'une campagne en dents de scie, la presse espagnole a cru déceler un essoufflement de l'infatigable commando "colchonero" qui a fait trembler l'Europe ces dernières années.
Moins hermétique en défense, moins collectif en attaque et davantage dépendant des coups de génie d'Antoine Griezmann, l'Atletico fait certes un peu moins peur.
"Cette saison, nous avons de nouveaux joueurs, plus jeunes, et cela prend un peu de temps", s'est défendu Simeone, assurant que, même avec des attaquants plus techniques, le style de son équipe restait identique.
D'ailleurs, le club "rojiblanco" reste capable de contrarier n'importe quelle équipe en match aller-retour, comme le Barça en failli en faire l'expérience en demi-finale de Coupe du Roi le mois dernier (qualification barcelonaise 2-1, 1-1).
. L'avenir en questions
Simeone peut-il essorer mentalement et physiquement ses joueurs pendant encore plusieurs années? De cette question vont dépendre l'issue de la saison pour l'Atletico, ainsi que l'avenir du technicien argentin.
En plein doute après la finale de C1 perdue en mai 2016, Diego Simeone a choisi de rempiler. Mais sa décision d'écourter son contrat de 2020 à 2018 a alimenté les inquiétudes et aiguisé tous les appétits en Europe.
L'Argentin a assuré qu'il comptait bien être encore là la saison prochaine pour inaugurer le nouveau stade de 70.000 places que l'Atletico est en train de construire dans l'est de Madrid.
En attendant, Simeone doit démontrer qu'il reste l'homme de la situation sur le banc "rojiblanco", à commencer par le huitième de finale retour de C1 mercredi contre Leverkusen.
Son homologue du Bayer n'en doute pas: "Si un entraîneur passe autant de temps dans un club, c'est qu'il y a une raison. Il fait de l'excellent travail", l'a encensé Tayfun Korkut, qui a remplacé au pied levé Roger Schmidt la semaine dernière.
Le club allemand sera privé de nombreux titulaires mercredi. L'"Atleti" a de son côté reçu le renfort de Fernando Torres, rétabli de son traumatisme crânien, mais devra composer sans Filipe Luis ni Gabi (suspendus), et sans Kevin Gameiro (abdominaux). Symbole du casse-tête qui accable Diego Simeone cette saison.