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Lassana Diarra (à droite), le 21 août 2016 à Guingamp
Meilleur joueur - et de loin - de l'effectif, Lassana Diarra est pourtant devenu impopulaire à Marseille à cause de son pressing pour quitter le club. Pourtant le capitaine est toujours là, soutenu par l'équipage.
Désamour. Seul joueur, avec Steve Mandanda, épargné par les sifflets au cours de l'éprouvante saison dernière, "Lass" Diarra n'a plus la cote au Vélodrome.
Sur les forums, de nombreux supporters le traitent de mercenaire car il a fait des pieds et des mains pour quitter l'Olympique de Marseille. Mais la porte du mercato s'est refermée sur son nez.
Les promesses d'un plus beau projet avec l'arrivée du milliardaire américain Frank McCourt n'ont pas modifié les plans de Diarra, selon un cadre du club, puisque "Lass" cherche toujours un gros contrat pour contribuer à payer sa dette à l'égard du Lokomotiv Moscou (10 millions d'euros) qui pourrait se négocier à la moitié.
Il a souvent eu, par le passé, des rapports conflictuels avec ses employeurs.
"Il est parti de Madrid bizarrement", avait raconté Zinédine Zidane la saison dernière au Canal Football Club, avant de devenir entraîneur en chef au Real.
- Critiques pour un brassard -
José Mourinho "le faisait moins jouer vers la fin. Incompréhensible mais c'est le choix des entraîneurs. Il est parti par la petite porte et c'est dommage", ajoutait "Zizou", qui rappelait que "Lass" "a un sacré caractère, une volonté et un mental forts".
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Lassana "Lass" Diarra après le match OM-Toulouse, le 14 août 2016 au Vélodrome
Il est allé au bras de fer avec Chelsea ou Arsenal et son conflit dur avec le club des cheminots moscovites a tourné au fiasco pour "Lass", sanctionné par la Fifa puis le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui a rejeté son appel.
Pour se refaire une santé financière, il aurait pu rejoindre le Paris SG de sa ville natale (il est du quartier Belleville, dans l'Est) ou Galatasaray, où il s'est montré trop gourmand selon les dirigeants turcs.
Il lui reste encore la possibilité de rejoindre le Moyen-Orient, dont le marché ferme plus tard. Des clubs riches mais pas très attractifs footballistiquement et bien loin des yeux de Didier Deschamps, le sélectionneur des Bleus...
Bref, le feuilleton a duré tout l'été et les critiques ont plu quand il a reçu, au scrutin de vestiaire, le brassard.
"C'est surprenant que les médias n'aient pas plutôt fait campagne pour garder Lassana, au lieu de le dézinguer", s'étonne un proche de la direction partante, celle de Margarita Louis-Dreyfus.
- Diarra est 'un Monsieur' -
Car Diarra est toujours là et ses coéquipiers et entraîneurs ne voient pas le film de la même façon.
"Il n'y a pas de +situation Lass+, rétorque Franck Passi. Ce n'est pas un joueur comme les autres mais c'est un joueur comme un autre."
L'entraîneur met même en avant son mental de combattant. Alors qu'il a mal au dos, "Lass veut absolument jouer à Nice (dimanche à 20h45, ndlr) et notre excellent staff médical y travaille", ajoute Passi.
"C'est un énorme joueur", conclut le technicien, qui rappelle que ce sont ses coéquipiers qui ont choisi leur capitaine.
A l'entraînement, "Lass" distille encore ses merveilleuses transversales de 30m dans les pieds.
Tous ses coéquipiers ont un compliment pour le patron, que Vincent Labrune était allé chercher pour le relancer, après 15 mois d'inactivité dus au conflit avec le Lokomotiv.
C'est "quelqu'un de très intelligent", dit Abou Diaby.
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Le capitaine marseillais Lassana Diarra à l'issue du match contre Toulouse au Vélodrome, le 14 août 2016
Diarra est "un Monsieur", raconte Henri Bedimo à La Provence. "Si le groupe a souhaité qu'il soit capitaine, ça veut dire qu'on a une grande confiance en lui malgré sa situation", ajoute le défenseur camerounais.
"Beaucoup d'équipes, en France et en Europe, aimeraient l'avoir dans leur onze", insiste Bedimo. En attendant, c'est toujours l'OM qui le tient.