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© AFP/Yann COATSALIOU
Les Monégasques ont dominé le Losc avec notamment des buts de Falcao (N.9) et Bernardo Silva (N.10) à Louis-II, le 14 mai 2017
Monaco a enseveli la Ligue 1 sous ses 102 buts et va logiquement chiper le titre de champion de France à l'immense favori, le Paris SG: une saison pleine de panache qui valide une politique sportive osée.
Un 10e succès d'affilée, dimanche contre Lille (4-0), pendant que le PSG étrillait Saint-Etienne (5-0), a offert à l'ASM un épilogue mérité à une saison historique, marquée notamment par l'explosion de Kylian Mbappé, devenu international à 18 ans. Fort de leur différence de buts (+73 contre +56 aux Parisiens), les Monégasques ne pourront plus logiquement être repris et sont virtuellement champions.
Demi-finaliste de la Ligue des champions et de la Coupe de France, finaliste de la Coupe de la Ligue, Monaco a joué sur tous les tableaux jusqu'à ce 61e match de la saison, dans une ambiance folle.
Historique? L'ASM va mettre fin à deux séries, celle des quatre titres consécutifs de l'ogre parisien et 17 ans sans couronne en Principauté, et elle a atteint des seuils records dans bien des domaines.
Sur ses 61 matches, Monaco n'en a perdu que 10, dont deux avec une équipe bis voire ter, le dernier match de poules de C1 à Leverkusen (3-0) et la demi-finale de la Coupe de France au PSG (5-0), où Leonardo Jardim ménageait ses titulaires pour l'Europe et le championnat.
- Jardim, le pragmatique -
L'entraîneur portugais est un des grands artisans de ce triomphe annoncé, bien sûr. Jugé coach ennuyeux il y a deux saisons, il a proposé en 2016-2017 un jeu d'attaque parfois étourdissant, 7-0 à Metz ou contre Rennes, 6-0 contre Nancy...
Jardim est en fait brillamment pragmatique, il bétonne quand son effectif fourmille de défenseurs, il part à l'abordage quand il pétille d'attaquants. Et celui de cette année n'en manquait pas, avec Mbappé, Radamel Falcao, Bernardo Silva, Thomas Lemar ou Valère Germain, pour ne citer que ceux qui ont le plus joué.
Monaco se retrouve sur le podium des équipes les plus prolifiques de France, derrière le RC Paris (118 buts) et Reims (109 buts), tous deux en 1959-1960, et devant le PSG de l'an dernier (96 buts). Lille avait aussi marqué 102 fois en 1948-1949 dans un championnat à 18 clubs, soit très exactement 3 buts par match.
La trajectoire météorique de l'adolescent Mbappé, qui en six mois d'exposition s'est retrouvé sur les radars des plus grands clubs, comme le Real Madrid, illustre l'appétit offensif de cette équipe. Mais il n'est pas le seul.
Falcao qui avait disparu lui de ces radars après deux années blanches, a ressuscité comme Lazare pour guider ce jeune groupe jusqu'au titre promis et au dernier carré de la C1. Tout là-haut, la Juventus Turin était trop forte (2-0/2-1), et a laissé une petite amertume à l'ASM, comme la finale de Coupe de la Ligue ratée face au PSG (4-1).
- Mbappé partira-t-il ? -
Mais ce titre de champion de France quasi assuré est un triomphe, qui valide le changement de nature du projet monégasque. Après avoir attiré des monstres, Falcao, James Rodriguez ou Moutinho, le milliardaire Dmitri Rybolovlev, propriétaire depuis décembre 2011, a réduit la voilure financière et misé sur des jeunes prometteurs, revendus ensuite avec plus-value.
Les Bernardo Silva, Fabinho, Lemar, Jemerson ou Benjamin Mendy vont donc lui apporter le titre. Les deux premiers devraient avoir un bon de sortie cet été, et Monaco pourrait également céder sur Mbappé, formé lui au club, en cas d'offre centenaire en millions d'euros.
Boschilia ou Jorge sont déjà prêts pour la saison prochaine, et la seule recrue "hors-modèle", Kamil Glik, a réussi une saison de feu et stabilisé la défense.
Ces joueurs ont écrit leur chapitre de la glorieuse histoire du club du Rocher, qui avec ce 8e titre en vue va rejoindre Nantes sur le podium national, derrière Saint-Etienne (10) et Marseille (9).
Avec eux, les anciens comme Andrea Raggi, Nabil Dirar ou Moutinho, souvent remplaçants, ont été les garants d'un certain état d'esprit, ne mouftant pas quand ils s'asseyaient sur le banc.
Tous ensemble ils ont maté Paris. Remporter un titre, c'est beau, marquer les esprits pour son style de jeu, c'est encore mieux.