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© AFP/BERTRAND LANGLOIS
Franck Passi au Stade Vélodrome de Marseille, le 26 août 2016
Effondrements en fin de match, public boudeur et flou institutionnel: Marseille (15e) est patraque avant de recevoir Nantes (16e), qui ne va guère mieux, dimanche (20h45) pour la 7e journée de Ligue 1.
"Match de la peur? Non, le mot est trop grand", tempère Franck Passi. Mais l'entraîneur de l'OM reconnaît que "les joueurs sont touchés".
A Rennes mercredi, comme à Nice dix jours plus tôt, ils ont perdu 3-2 dans les cinq dernières minutes un match qu'il menaient 2-1.
"Il ne faut pas avoir la trouille", insiste Passi, qui pour rassurer ses joueurs leur montre en vidéo leurs erreurs, mais aussi leurs bons mouvements. "Quand on a 85 (à Nice) ou 88 minutes (à Rennes) de bonnes choses, il vaut mieux s'appuyer là-dessus que sur les dernières minutes où on pouvait faire beaucoup mieux", explique-t-il.
Beaucoup mieux que le malheureux Tomas Hubocan, désastreux en Bretagne, mais défendu par le club.
"Cela peut arriver à n'importe qui, plaide son partenaire en charnière, Doria, suspendu à Rennes. C'est un très bon joueur, la seule manière de s'en sortir c'est de se tourner vers le prochain match."
"Il est touché, c'est normal, à nous de lui rendre la confiance. Mais on gagne à onze et on perd à onze", martèle Passi.
- Passi surexposé -
Pour voir onze Marseillais éventuellement gagner un deuxième match, après celui contre le dernier, Lorient, les supporters risquent de ne pas se déplacer en masse. Ils n'ont même pas rempli tout à fait à moitié le Vélodrome pour le grand choc contre Lyon le dimanche précédent...
Les supporters et la presse critiquent les choix tactiques de Passi, mais le coach est prêt à prendre les coups. "C'est mon rôle aussi, je préfère que les joueurs soient un peu tranquilles".
Et il en prend. Passi se retrouve, de très loin, le salarié de l'OM le plus exposé en cette période de transition. La régence mise en place par la propriétaire vendeuse, Margarita Louis-Dreyfus, ne communique pas, et l'équipe de Frank McCourt, le futur patron, ne veut pas prendre la parole sur le sportif tant qu'elle n'est pas maîtresse des lieux.
Mardi, il s'était un peu tendu, reprochant ses commentaires négatifs à la presse. Vendredi, Passi était plus apaisé, il a même plaisanté sur sa situation. Évoquant l'idée de "faire venir des personnes extérieures" pour intervenir auprès du groupe, il a lancé: "Pas un autre entraîneur, hein?"
S'il ne peut être sûr de rester coach N.1 sous McCourt, Passi aurait bien besoin, lui aussi, d'une victoire, pour détendre l'atmosphère.
"La critique fait partie du métier", lâche-t-il.
- Girard et "les dramaturges" -
© AFP/JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN
L'entraîneur de Nantes, René Girard, à Nantes, le 17 septembre 2016
Il a même une pensée pour son adversaire René Girard, lui aussi en difficulté à Nantes. "C'est un pote, on n'est pas tout à fait de la même génération, mais on est de la même région", dit le Biterrois de Girard le Gardois.
"J'espère qu'il va laisser passer notre match et qu'après il va gagner, mais c'est un grand pro", assure Passi.
Girard non plus n'étiquette pas cet OM-Nantes comme un match de la peur.
"Je laisse les dramaturges s'occuper de notre situation, explique-t-il à l'AFP. Mais pour moi il n'y a pas de drame du tout, il n'y a que six journées de passées et une dizaine d'équipes sont autour des 5 points" (huit équipes entre 3 et 6 points, NDLR).
"La pression, elle y est tout le temps, poursuit-il. Mais c'est vrai que dans une phase négative, elle s'accentue, c'est bien pour les journalistes!"
Le champion de France 2012 avec Montpellier n'est "pas particulièrement tendu" non plus quand on évoque l'ambiance au sein du club. "Moi, je fais mon boulot, ajoute-t-il. On n'est pas inquiet, on réfléchit".
Le FCNA se retrouve encore avec la plus mauvaise attaque de Ligue 1 (2 buts), mais "il n'y a pas le feu. On sait ce qu'il faut faire, travailler et grappiller des points". Le même discours que Passi.