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© AFP/Frank Perry
Jean Fernandez, alors entraîneur de Nancy, lors d'un match de Ligue 1 à Lorient, le 1er septembre 2012
Le président de Montpellier Louis Nicollin a mis fin au suspense en donnant lundi le nom du futur entraîneur de son club la saison prochaine, Jean Fernandez, qui devra faire oublier l'exercice en cours, celui du blues, après le titre 2011-2012.
Fernandez, 58 ans, succédera à René Girard le 1er juillet prochain.
Avec cette annonce, "Loulou" tourne la page douloureuse d'une saison bien terne pour Montpellier, qui avait subtilisé à la surprise générale l'an passé un titre de champion de France promis au PSG.
Ce titre historique avait permis au club de l'Hérault de goûter pour la première fois à la Ligue des champions. Mais les héros de la Paillade, privés de leur buteur vedette Olivier Giroud parti à Arsenal, n'ont jamais vraiment digéré d'être montés si haut au printemps 2012.
La grande Europe ne pardonne pas dans ces cas là. Montpellier a terminé bon dernier de sa poule B en Ligue des champions, avec deux nuls et quatre défaites en six matches et a été éliminé sans même être reversé en Europa League.
Et les Héraultais, 8e au classement de L1 après 33 journées, ne verront sans doute pas l'Europe la saison prochaine.
Mais la saison de Montpellier n'a pas été plombée seulement par des joueurs incapables d'assumer le titre de champion.
Depuis le 3 mars, et l'annonce par Nicollin du non-renouvellement du contrat de l'entraîneur René Girard, Montpellier a brisé la dynamique de son redressement, qui l'avait porté de la 16e à la 6e place, dans le sillage des candidats à l'Europe.
Montpellier a pris seulement 4 points sur les 18 possibles lors des six dernières rencontres de L1.
Les relations distendues entre Nicollin et Girard ont tourné à une question d'orgueil mal placé et quand le président a prononcé le divorce, la situation est devenue ubuesque.
Nicollin père - son fils fait également partie de l'équipe dirigeante - a ainsi enchaîné avec des déclarations tapageuses faisant état de contacts avec... Maradona pour remplacer Girard.
Une fois refermé le volet de cette folle annonce, "Loulou" a livré à la presse une ribambelle de noms d'entraîneurs plus ou moins possibles, tels Raymond Domenech, Antoine Kombouaré, Frédéric Antonetti, Philippe Montanier et aussi Jean Fernandez.
L'incertitude sur la désignation du futur entraîneur a généré une tension interne, coïncidant avec une singulière baisse de régime. Comment un entraîneur peut-il avoir encore prise sur un groupe quand son président a indiqué si tôt dans la saison qu'il ne lui faisait plus confiance pour la suite ?
La saison prochaine, c'est donc l'expérimenté Fernandez qui sera chargé de recoller les morceaux.
Ce technicien reste en L1 sur une mauvaise expérience. Il a quitté le club de Nancy cet hiver et, sans lui, avec un inconnu aux commandes --Patrick Gabriel-- l'ASNL est en passe de réaliser un petit miracle. Les Lorrains ont en effet quitté la zone de relégation alors qu'ils avaient occupé à 18 reprises cette saison la dernière place.
Fernandez, passé entre autres et pêle-mêle, par Lille, Marseille, Nancy, Metz, Sochaux (sans oublier des expériences à l'étranger, en Arabie Saoudite et Tunisie) a la réputation d'un bon éducateur-formateur depuis son passage dans l'encadrement de Cannes (Zinédine Zidane, c'est lui).
Mais son palmarès est vierge de tout titre majeur en élite en France. Un de ses derniers faits d'armes reste cependant d'avoir qualifié Auxerre pour la Ligue des champions.
Louis Nicollin explique qu'il voulait travailler depuis longtemps avec Fernandez (joueur de Béziers, Marseille, Bordeaux ou encore Cannes) mais que cela n'avait jamais pu se faire. Les deux hommes sont tous les deux des représentants du label "vielle école".
Et sur le papier Fernandez a un tempérament plus conciliant que Girard. Un mariage de raison ?