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Après l'athlétisme mondial, les jeux Olympiques: la justice française enquête depuis décembre sur des soupçons de corruption dans l'attribution des JO de Rio l'été prochain et Tokyo en 2020, avec Lamine Diack en ligne de mire.
"Il s'agit à ce stade de vérifications" pour savoir si des infractions ont été commises ou pas, a indiqué mardi à l'AFP une source judiciaire, confirmant une information du journal britannique The Guardian.
"Jusqu'à présent, il n'y a aucune preuve", a déclaré de son côté à Lausanne un porte-parole du CIO, assurant que le comité "restera en contact rapproché avec la justice française" dans ce dossier.
Cette enquête du parquet national financier (PNF) est consécutive à celle qui a conduit à la mise en examen début novembre de l'ancien président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) Lamine Diack.
Âgé de 82 ans, dont 15 passés à la tête de l'IAAF, il est soupçonné d'avoir couvert contre rémunération des contrôles antidopage positifs d'athlètes russes. Diack, qui a quitté la présidence de l'IAAF en août, est poursuivi pour corruption passive et blanchiment aggravé.
Selon The Guardian, les enquêteurs soupçonnent l'ex-patron de l'athlétisme mondial, qui fut membre du Comité international olympique (CIO) de 1999 à 2013, et son fils, Papa Massata Diack, d'avoir servi d'intermédiaires entre des villes candidates à l'organisation des JO et certains membres du CIO.
- Un soutien à Tokyo en échange d'un gros contrat? -
Lamine Diack, qui avait appuyé dans un premier temps Istanbul pour les JO-2020, aurait changé d'avis au moment où un sponsor japonais signait un gros contrat avec l'IAAF, d'après le journal britannique. Papa Massata Diack aurait oeuvré pour que les JO-2016, qui se dérouleront au Brésil cet été, reviennent au Qatar.
Ancien conseiller en marketing de la Fédération internationale d'athlétisme, Papa Massata Diack a été radié à vie le 7 janvier par la commission d'éthique de l'IAAF et fait l'objet d'un mandat d'arrêt international émis par la France.
Ce qui est reproché à mon père est "le plus gros mensonge de l'histoire du sport mondial", avait-il assuré fin février dans un entretien à L'Equipe.
L'attribution des JO à Rio avait été décidée en 2009 et celle des Jeux de Tokyo en 2013.
"Rio a largement remporté les Jeux, car la ville présentait le meilleur projet", a-t-on simplement souligné au Comité d'organisation des JO de Rio-2016.
De son côté, Tokyo-2020 a réitéré la position exprimée mi-janvier quand étaient apparus les soupçons de corruption, dans une note de bas de page d'un rapport de l'Agence mondiale antidopage (AMA). "Ces allégations échappent à notre compréhension", a déclaré la porte-parole Hikariko Ono. "Les Jeux ont été attribués à Tokyo car la ville présentait la meilleure offre".
Le PNF enquête aussi sur les conditions d'attribution des Mondiaux-2021 d'athlétisme qui se dérouleront dans la ville américaine d'Eugene (Oregon), berceau de Nike.
Cette enquête est susceptible de concerner le nouveau président de l'IAAF, Sebastian Coe, qui a abandonné début décembre son rôle d'ambassadeur de Nike, fonction qu'il exerçait depuis 38 ans. Sous la pression, il a dû mettre fin en novembre à son contrat avec l'équipementier américain, estimé à 142.000 euros annuels.
"La corruption était partie intégrante de l'IAAF", selon les termes du sévère rapport rendu en janvier par l'agence anti-dopage.
L'enquête sur les JO de Rio et de Tokyo risque d'assombrir encore l'image des grandes institutions sportives mondiales au moment où l'instance suprême du football, la Fifa, se débat elle aussi dans un énorme scandale de corruption.