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© AFP/Jean Christophe Magnenet
Le chantier de l'Allianz Riviera, nouveau stade de Nice, le 26 novembre 2012
L'emploi salarié a progressé quatre fois plus vite dans le domaine du sport que dans les autres secteurs en France depuis 1990, donnant aux autorités, ministère et fédérations en tête, l'espoir de contribuer à leur niveau à la lutte contre le chômage.
Mais si l'emploi sportif s'est tant développé ces deux dernières décennies, c'est principalement parce qu'il était auparavant quasi inexistant.
"La professionnalisation du secteur est assez récente", note Myriam Antoine, directrice de la délégation sport et société au Comité national olympique et sportif français (CNOSF). "On a vu apparaître les premiers emplois au milieu des années 80 grâce aux dispositifs publics (emplois aidés). Le secteur était beaucoup plus qu'aujourd'hui basé sur le bénévolat", encore très prégnant dans le milieu associatif, sportif en particulier (3,5 millions en 2011, dont 1,5 million de dirigeants).
La convention collective du sport n'a vu le jour qu'en 2005, entraînant avec elle sinon la fin, du moins la limitation des pratiques opaques, voire illégales, en matière de déclaration des rémunérations.
Aujourd'hui, le "champ" sport représente en France des dépenses annuelles de 35 milliards d'euros --ménages, collectivités, Etat-- et emploie plus de 200.000 personnes, si l'on s'en tient à la définition du ministère qui prend en compte les activités des clubs, la gestion d'installations, l'enseignement, ainsi que la fabrication et le commerce d'articles de sport mais exclut la médecine du sport, les médias, les agents sportifs...
La ministre Valérie Fourneyron, comme le président du CNOSF Denis Masseglia, ont fait de la croissance du secteur un objectif politique, motivé par l'accession d'un public de plus en plus large à la pratique du sport.
Emplois souvent précaires
Tout deux se sont engagés mi-février à créer 3.500 emplois d'avenir en 2013 et, au-delà de cette ouverture vers des jeunes non qualifiés, réfléchissent à la simplification du système des diplômes, obligatoires pour enseigner le sport. Une véritable jungle qui voit s'opposer les diplômes d'Etat, les certificats délivrés par les branches et les titres fédéraux.
"Ce n'est qu'en simplifiant et en rationalisant l'accès à ces diplômes que l'on créera les emplois dont les clubs ont besoin", juge Denis Masseglia. Et les clubs ont vraiment des besoins: 42% des 264.700 clubs (dont 48.500 déjà employeurs) interrogés en 2011 se disaient prêts à recruter. Une manne en terme d'emplois, même si ces derniers sont souvent précaires, CDD ou temps partiels subis (72.000 équivalents temps plein pour 165.000 emplois du secteur !)
© AFP/Franck Fife
Dans la boutique du PSG sur les Champs-Elysées à Paris, le 16 novembre 2012
Au delà des associations, le secteur marchand est également créateur d'emplois, même si sa croissance pâtit, plus que le milieu associatif, de la crise économique et de la baisse du pouvoir d'achat.
"Oui, ce secteur a un fort potentiel de croissance", soutient Philippe Joffard, président du comité sport du Medef, "mais on a une connaissance de l'économie du sport très limitée". Le comité sport de l'organisation patronale a d'ailleurs été fondé il y a seulement trois ans, preuve que le domaine du sport fut longtemps négligé. A tous les niveaux.
Didier Primault, directeur général du centre d'économie, estime lui aussi qu'il "faut être prudent car il y a des effets retard de la crise sur les collectivités territoriales qui sont les premiers bailleurs de fonds de la pratique sportive". "Il y a de l'avenir, sans doute, pour l'économie du sport, mais ce n'est pas le gisement miraculeux d'emplois dont parlent certains", estime-t-il.