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© AFP/Franck Fife
Des supporteurs du PSG lancent des projectiles sur les forces de l'ordre place du Trocadéro à Paris le 13 mai 2013
Le retour au premier plan des ultras et les incidents qui ont émaillé lundi la remise du trophée de champion de France ternissent de nouveau l'image du Paris SG et constituent une grosse épine pour l'actionnaire qatari, arrivé à la tête du club pour profiter du prestige de la capitale.
Les propriétaires qataris rêvaient d'une belle carte postale et souhaitaient immortaliser le premier sacre parisien depuis leur prise de contrôle du club en 2011, avec la Tour Eiffel en toile de fond.
Mais la fête a laissé la place à la violence et à la désolation avec un triste bilan: 32 blessés, 39 personnes interpellées, des scènes d'émeute dans les zones les plus touristiques de la ville et une cérémonie écourtée avant l'annulation pure et simple d'une croisière sur la Seine, pour des raisons de sécurité.
Au premier rang des accusés figurent des anciens de la tribune Auteuil, chassés du Parc des Princes il y trois ans avec le "plan Leproux", une politique de sécurisation du stade mise en place par le précédent président du PSG (2009-2011) après le décès en mars 2010 d'un homme à l'issue d'affrontements entre supporteurs en dehors du stade. Une fermeté poursuivie par les Qataris lors du rachat du club.
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Les joueurs du PSG recoivent leur trophée de champions de France devant des milliers de supporteurs parisiens au Trocadéro à Paris, le 13 mai 2013
Le PSG n'en a donc pas terminé avec la violence de certains de ses supporteurs. Le club, quelque peu désarmé et qui a sans doute péché par naïveté en souhaitant s'offrir une vue imprenable sur la Tour Eiffel, malgré les craintes de certains de ses membres sur les risques de débordement, n'a pu que déplorer en fin de soirée "une fête gâchée par quelques centaines de casseurs".
Les violences de lundi ne sont pas de nature à remettre en cause l'investissement du Qatar, venu à Paris pour construire une marque sportive de dimension mondiale. Le PSG s'est dit "plus que jamais déterminé à poursuivre son projet de bâtir un grand club européen digne de la capitale, très loin des agissements de ceux qui veulent détruire son rêve".
Amorce de dialogue
Mais le coût en terme d'image est colossal, au moment où le FC Barcelone et Manchester United fêtaient leurs titres respectifs en Espagne et en Angleterre dans la joie et l'allégresse, sans aucun incident.
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Des supporteurs du PSG font face aux forces de l'ordre place du Trocadéro à Paris le 13 mai 2013
En déclarant qu'"il n'y aura plus de manifestation festive sur la voie publique pour le PSG", le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, a encore un peu plus enfoncé le clou, obligeant désormais le club, propriété du Prince héritier du Qatar, Tamim Bin Hamad Al Thani, à célébrer ses futurs succès dans l'enceinte confinée du Parc des Princes.
Une séance de rattrapage est ainsi prévue dès samedi au stade à l'occasion de la 37e journée de Ligue 1 et la réception de Brest, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls ayant annoncé l'annulation de la présentation du trophée sur le parvis de l'Hôtel de ville de Paris, prévue mercredi.
Mais les évènements de lundi peuvent aussi être analysés comme des dommages collatéraux du plan Leproux. Avec la dissolution des groupes de supporteurs, les pouvoirs publics ont perdu leurs relais traditionnels chez les ultras, ouvrant la voie à des mouvements désorganisés et sans leaders pour les canaliser.
Des anciens abonnés du Parc des Princes, issus de l'ex-collectif "Liberté pour les abonnés", se sont d'ailleurs désolidarisés des incidents dans un communiqué.
"Les anciens abonnés du PSG n'ont pas, et n'ont jamais envisagé de nuire à la célébration du titre. Certains de nous étaient là et ont fait des appels au calme par le biais de leurs mégas. Les ultras ne sont pas des casseurs", ont-ils indiqué, rappelant qu'"il manque au PSG un interlocuteur crédible chez les supporteurs".
D'ailleurs, les deux parties ont initié un timide rapprochement au cours des dernières semaines. Malgré les recours intentés par certains supporteurs contre le club et les autorités (CNIL, IDS, tribunaux civils et de commerce) certains abonnés de longue date initialement exclus ont récemment reçu un courrier les invitant à revenir au Parc.