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© AFP/ROMEO GACAD
Combat de MMA à Rangoun en Birmanie, le 7 octobre 2016
Favorable à la création d'un observatoire destiné à accompagner l'inéluctable développement de la pratique du MMA (Mixed martial arts), le ministère des Sports campe toujours sur sa position hostile à la tenue de compétitions de cette discipline controversée en France.
"L'UFC (Ultimate Fighting Championship, la ligue professionnelle nord-américaine) ne va pas inonder la France", a tempêté Thierry Braillard, secrétaire d?État aux Sports, mardi matin, en recevant des mains de ses auteurs un rapport parlementaire favorable à la reconnaissance progressive et sous conditions du MMA, y compris, à terme, en compétition.
Comme ses prédécesseurs, M. Braillard s'oppose à la légalisation des manifestations publiques de MMA qui autorisent les frappes au sol et se déroulent dans un ring fermé appelé octogone.
"La position du gouvernement sur la pratique en compétition est ferme. Je ne peux pas accepter les combats dans une cage et les coups portés au sol", a martelé M. Braillard dont l'administration a franchi un pas supplémentaire en publiant fin octobre un arrêté ministériel interdisant ce genre de combats. Un texte catégorique, opposé aux conclusions du rapport, très mal accepté par les parlementaires qui ont eu le sentiment de s'être vu commander un "énième rapport destiné à prendre la poussière".
Sur une ligne dure et prohibitive en matière de compétitions, contrôlables car nécessairement organisée avec l'aval des préfectures, le gouvernement ne peut en revanche rien contre le développement de la pratique "sauvage" du MMA, en augmentation spectaculaire ces dernières années au point de compter, selon les observateurs, quelque 40 à 50.000 adeptes.
C'est pour contrôler, à défaut de juguler, la croissance d'une discipline autorisée partout excepté en Suède et en Thaïlande, que Thierry Braillard a accepté l'une des préconisations principales du rapport parlementaire rendu mardi par le Sénateur Jacques Grosperrin (Doubs/LR) et le député Patrick Vignal (Hérault/PS): la création d'un observatoire destiné à accompagner la structuration du MMA.
- Observatoire de contrôle -
Cet organe de contrôle, qui pourrait être constitué dès janvier, serait adossé à la Confédération française des arts martiaux et des sports de combat (CFAMSC) regroupant de nombreuses fédérations délégataires.
Il aura pour principale mission de former des encadrants à la pratique du MMA, aujourd'hui gérée par des formateurs d'autres arts martiaux, parfois très éloignés du combat mixte, et des arbitres spécialisés.
"Je partage l'idée de (...) poser les jalons d'une évolution possible en matière d'encadrement de la pratique. Elle doit être encadrée et réglementée", a estimé Thierry Braillard. "Cela évitera la course à l'échalotte entre plusieurs fédérations", candidates aujourd'hui à la tutelle du MMA, notamment en raison du potentiel juteux marché, représenté par les pratiquants, aujourd'hui souterrain.
Sur la même longueur d'ondes que le ministère en matière de structuration de la pratique amateur, les parlementaires sont eux favorables à l'organisation de compétitions. "Je crois que l'on aura un jour des compétitions UFC en France", a promis Patrick Vignal un peu plus tard au monde du MMA réuni à l'Assemblée Nationale. "La cage est indispensable à la sécurité et les coups au sol ne sont pas dangereux s'ils sont bien arbitrés", a-t-il jugé.
A terme, MM. Vignal et Grosperrin souhaitent que le MMA ait une fédération délégataire capable d'organiser des compétitions. Ils n'excluent pas de se joindre à une démarche de la Commission française de MMA, dirigée par Bertrand Amoussou, qui a annoncé une procédure pour faire tomber l'arrêté ministériel et pouvoir, sans attendre une fédération, organiser des compétitions de combat mixte.