Happy Birthday : |
© AFP/Romeo Gacad
Des supporteurs australiens lors d'une compétition sportive
Le dopage est fréquent dans tous les sports en Australie, affirme jeudi un rapport d'enquête officiel qui établit "des parallèles évidents" avec l'affaire Armstrong sans toutefois détailler les disciplines particulièrement concernées ni identifier les tricheurs.
"C'est un jour sombre pour le sport", a déploré le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA), l'Australien John Fahey, sur Sky News. "L'énormité de ce que nous apprenons me surprend".
Des "impératifs juridiques" expliquent que le rapport ne contienne aucun nom et protègent les fédérations examinées, a justifié la Commission australienne du crime, une agence gouvernementale chargée de la lutte contre le crime organisé, le terrorisme, le trafic de stupéfiants et le blanchiment.
Anabolisants, hormones de croissance ou insuline "sont consommés par les sportifs professionnels en Australie, fournis par les médecins du sport, les coachs et l'encadrement", dénonce le rapport qui évoque un "usage répandu" prouvé ou présumé.
"Les conclusions sont choquantes et vont dégoûter les Australiens amateurs de sport", lequel génère des revenus annuels de 9 milliards de dollars australiens (6,8 milliards d'euros) au minimum par an, a réagi le ministre de l'Intérieur, Jason Clare.
Ce rapport "met au jour la menace internationale posée par le dopage dans le sport professionnel à la fois du point de vue du +fair play+ et, de façon plus large, du point de vue de l'intégrité", a-t-il dit.
Selon le rapport, les trafiquants de produits dopants, de plus en plus liés aux organisations mafieuses, "profitent" de la loi australienne en vigueur qui ne les considèrent pas comme des délinquants.
La ministre des Sports, Kate Lundy, a précisé à ce sujet que toutes les associations sportives du pays s'étaient engagées à coopérer avec le gouvernement, l'Agence australienne de lutte contre le dopage (ASADA) et la justice afin de "restaurer la confiance dans le sport".
Les individus ou associations concernées qui refuseraient de se soumettre à des enquêtes officielles sont désormais passible de poursuites, a-t-elle ajouté.
Le rapport d'une cinquantaine de pages présenté jeudi établit "des parallèles évidents entre ce qui a été découvert en Australie et l'enquête de l'USADA (l'Agence américaine antidopage) concernant Lance Arsmtrong" qui a avoué le mois dernier s'être dopé pour gagner sept fois le Tour de France (1999-2005).
Le président de la Fédération australienne de cricket James Sutherland est aussitôt monté au créneau pour défendre son sport. "Il n'existe aucune preuve spécifique permettant de désigner le cricket australien", a-t-il dit.
Le patron de la ligue de rugby, Dave Smith, a en revanche admis que des joueurs et des clubs étaient impliqués.
"L'information transmise à la NRL (National Rugby League) concerne plus d'un joueur et plus d'un club", a-t-il déclaré à la presse dans un euphémisme qui ne dupe personne.