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© AFP/CHRISTOPHE SIMON
Le Tunisien Walid Ktila (à droite), le 12 septembre lors de sa victoire sur 100 m aux jeux Paralympiques de Rio
Des médias tunisiens ont célébré mercredi les "héros" des Jeux paralympiques de Rio, où la "petite" Tunisie accompli des "exploits" avec un total de 13 médailles, dont cinq en or, en six jours seulement de compétition.
Au tableau des médailles, la Tunisie, 11 millions d'habitants à peine, occupe la 12e place provisoire, juste derrière l'Allemagne mais devant d'autres grands pays européens dont la France et l'Italie.
Après plusieurs jours fériés liés à l'Aïd el-Kébir, la presse locale salue la performance.
Titrant sur l'or de Walid Ktila lundi soir au 100 m, le quotidien La Presse évoque la perspective d'une moisson historique, supérieure aux 19 breloques de Londres en 2012.
"Quand on sait que la Direction technique nationale tablait sur huit médailles, nos athlètes ont déjà fait exploser le compteur!", se félicite le journal, selon qui "avec une petite délégation de 31 sportifs spécialisés seulement en athlétisme, (...) les performances déjà réalisées relèvent de l'exploit".
"Une 5e médaille d'or grâce à Walid Ktila", s'enthousiasme également en Une Le Temps, autre quotidien francophone.
Pour le journal arabophone Assabah, "les héros en or créent l'évènement et continuent de faire flotter le drapeau tunisien dans le ciel du Brésil".
"Ils réussissent là où les sportifs (tunisiens) ont échoué" le mois dernier, avance-t-il, en allusion au bilan des JO d'août (trois médailles de bronze).
Ces performances sont aussi très commentées sur les réseaux sociaux et parmi les sites d'information tunisiens.
Le HuffPost Tunisie souligne que le petit pays d'Afrique du nord "se positionne en tant que premier pays arabe, et deuxième sur le continent africain" derrière l'immense Nigeria (175 millions d'habitants).
Comment expliquer un tel succès? Rien à voir avec une quelconque volonté politique, jugent certains médias, qui en profitent pour réclamer davantage de moyens pour l'handisport.
Le HuffPost, notamment, renvoie vers une interview de Soumaya Boussaïd, qui a conservé samedi son titre sur 1500 m T12/13.
Dans cet entretien réalisé en décembre dernier, cette athlète malvoyante expliquait avoir toutes les peines du monde pour trouver un financement. Quelque 9.000 euros sont nécessaires, mais "l'État est sourd à toute demande", disait-elle.
"Pourtant si je fais un bon score, les responsables feront croire que c'est grâce à eux, à leur argent, à leur encadrement. Alors que rien de tout cela n'est vrai!", ajoutait la jeune femme.