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© AFP/Yann COATSALIOU
La lutte acharnée que se livrent Monaco et le Paris SG pour le titre de champion de France ferait presque oublier Nice: les hommes de Lucien Favre, assurés du podium depuis samedi, réalisent pourtant une saison exceptionnelle malgré des moyens bien inférieurs.
. Gestion au carré
Le club azuréen n'a pas fait de folies depuis l'arrivée en juillet de nouveaux actionnaires majoritaires sino-américains. Nice a certes fait fructifier son portefeuille mais, principalement selon ses dirigeants, grâce aux plus-values réalisées lors des ventes de joueurs (Jordan Amavi vendu 13 à 15 millions d'euros en 2015 à Aston Villa et Papy Mendy en 2016 à Leicester contre environ 16 millions d'euros).
D'ailleurs, le dernier rapport de la DNCG fait état d'une masse salariale d'un peu moins de 32 millions d'euros lors de l'exercice précédent (terminé à la 4e place de L1), et d'un budget (le 9e de L1) avoisinant les cinquante millions d'euros. Celui de cette saison historique sera sans doute un peu supérieur, mais toujours à des années-lumière de Paris et Monaco.
"Nos actionnaires ne sont pas là pour déverser des flots d'argent", avait révélé à l'automne Julien Fournier, le directeur général niçois. "Ils nous offrent un confort de trésorerie. Avant, on prenait un risque à un million. On peut désormais viser un peu plus cher. On n'aurait pas pu recruter avant (Wylan) Cyprien", arrivé de Lens moyennant 1,5 million d'euros, "et Dalbert", recruté à Guimaraes contre 2 millions d'euros.
. Recrutement avisé
Les deux joueurs ont été décisifs cette saison, donnant une nouvelle fois raison aux recruteurs azuréens. La saison précédente, Serge Recordier, Jean-Philippe Mattio et les autres scouts du club avaient déniché à Paços de Ferreira, encore au Portugal, une autre perle rare: Jean Michael Seri.
Le milieu international ivoirien, meilleur passeur de L1 (9 passes, 6 buts), a en effet de nouveau crevé l'écran samedi devant Nancy (3-1). "S'il se met à mettre des buts...", a glissé samedi son entraîneur Lucien Favre, qui a prévenu que Seri serait sans doute sollicité cet été.
Ce patient travail de fond impulsé par le président du club depuis 2011, Jean-Pierre Rivère, comme la construction d'un camp d'entraînement (livraison cet été) est évidemment moins spectaculaire que le jeu des Aiglons mais il est primordial dans la progression pas à pas d'un GYM de premier plan.
Et grâce à la mise en valeur par Claude Puel (2012-2016) puis Lucien Favre des jeunes sortis du centre de formation ou repérés par la cellule de recrutement, Seri ne devrait pas être le seul à recevoir des offres lucratives cet été.
. Entraîneur perfectionniste et groupe soudé
Le technicien suisse plusieurs fois distingué comme meilleur entraîneur en Bundesliga réussit un premier exercice en France impressionnant.
Cela ne coulait pas de source: "l'été dernier, dans le vestiaire, on était inquiet après les départs de nos meilleurs buteurs Valère (Germain) et Hatem (Ben Arfa), de notre capitaine Papy (Mendy) et du coach (Puel)", se souvient le gardien Yoan Cardinale. "Au final, tout le monde a super bien bossé. On réalise quelque chose d'historique et on ne se fixe aucune limite".
Samedi, Favre a regretté l'ouverture du score "donnée" aux Lorrains. Un souci de perfection qui a gagné tous les Aiglons. Des débutants dans l'élite aux plus capés et titrés comme Dante, Belhanda ou même Mario Balotelli (suspendu samedi, ndlr). Lequel, après un passage sur le banc de touche, a rappelé cette saison quel formidable buteur il était, tout en y adjoignant l'investissement personnel nécessaire au très haut niveau.
Ces Niçois capables de surmonter dans le sprint final la perte de Cyprien et d'Alassane Plea, deux de leurs piliers blessés, ne sont pas rassasiés par la perspective de disputer la lucrative Ligue des champions la saison prochaine. Comme l'a déclaré Rivère sur BeIN Sports, "on a deux monstres devant nous mais il ne faut rien lâcher". Parce qu'avec Nice, "on ne sait jamais ce qui peut se passer".