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© AFP/PASCAL GUYOT
Le milieu de terrain français Tiémoué Bakayoko explose de joie après avoir marqué contre Manchester City au Stade Louis II à Monaco, le 15 mars 2017
De la réserve de Monaco aux Bleus, la progression de Tiémoué Bakayoko illustre à merveille le projet monégasque de valorisation de jeunes joueurs prometteurs, qui pourrait se conclure en apothéose par un titre de champion de France, dimanche.
Comme Benjamin Mendy, Bernardo Silva ou Fabinho, son binôme à la récupération cette saison, "Baka" a grimpé les échelons, mais il l'a fait encore plus vite.
Payé 8 millions d'euros à Rennes à l'été 2014 alors qu'il n'avait qu'une saison en L1, à 19 titularisations, le milieu de terrain en vaut peut-être déjà cinq fois plus aujourd'hui. Sa superbe saison a aiguisé les appétits des gros clubs européens. Chelsea, notamment, aurait jeté son dévolu sur lui.
Avant lui, Monaco avait déjà révélé Geoffrey Kondogbia sur le même modèle. Attention, parti à l'Inter en 2015 pour 35 M EUR, Kondogbia n'a pas confirmé et a disparu des radars de l'équipe de France.
La réussite collective du projet monégasque est aussi la réussite individuelle de Bakayoko, qui a traversé bien des difficultés pour s'imposer.
Le N.14, comme son arrondissement de naissance à Paris, a surmonté une fracture tibia-péroné quand il était adolescent, la fermeture sur son nez de la porte du centre de formation de Clairefontaine, dont il rêvait, et la défiance initiale de Leonardo Jardim, l'entraîneur qui l'a accompagné ensuite vers le haut niveau.
"Baka" était titulaire surprise du premier match de l'ère du technicien portugais, à la place du boss Jérémy Toulalan, mais il a subi le camouflet d'un remplacement au bout de trente minutes alors que le "projet ASM" commençait par une défaite à domicile contre Lorient (2-1).
Par la suite, Jardim a souvent eu publiquement des mots durs envers son joueur, coupable de nonchalance. Mais le Portugais n'est pas rancunier, et cette saison "Baka" a été un des piliers de l'ASM.
- Mieux que Motta-Verratti -
© AFP/FRANCK FIFE
Le Français Tiémoué Bakayoko (g) lors du match amical contre l'Espagne au Stade de France, à Saint-Denis, le 28 mars 2017
L'évolution de leurs relations est également un symbole de la politique sportive de la Principauté. Jardim ne s'est pas braqué, "Baka" non plus, les jeunes sont bel et bien au centre du projet.
Après une saison de montée en puissance, dans l'ombre de Toulalan, Tiémoué Bakayoko a profité du départ de "La Toule" et ses cheveux poivre et sel à Bordeaux pour imposer ses teintes peroxydées au milieu.
Fort d'une grosse préparation estivale, il a survolé les deux premiers mois de compétition, aimantant les ballons, relançant proprement et s'offrant des montées incisives à coups de crochets.
Impressionnant face à Villarreal en barrages de Ligue des champions, il crève l'écran à Tottenham lors du premier match de poules, début septembre.
Fin août, la paire italienne Thiago Motta-Marco Verratti souffre de la comparaison avec le duo "Baka-Fabi", et Monaco remporte un duel (3-1) qui pèsera sur la suite de la saison.
L'irrésistible ascension de Bakayoko avait commencé. Il marquera même un des buts les plus importants de la saison, celui de la qualification pour les quarts de finale de la Ligue des champions contre Manchester City (3-1 au retour, 3-5 à l'aller), alors que les "Sky Blue" venaient de repasser devant.
Il est si fort que la Côte d'Ivoire, le pays d'origine de ses parents, lui fait longtemps la cour pour essayer de le transformer en "Éléphant", mais l'équipe de France et Didier Deschamps seront plus convaincants, et Bakayoko devient un coq.
Malheureusement, pour sa première sélection sous le maillot bleu, une grosse perte de balle coûtera le but du KO à la France contre l'Espagne (2-0). Sa progression ne pouvait pas être linéaire.