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© AFP/BORIS HORVAT
Le judoka vedette Teddy Riner et son équipe à l'entraînement aux côtés de la Légion étrangère, le 31 mai 2017 à Aubagne, près de Marseille
En treillis, une arme sur l'épaule, Teddy Riner rampe, essoufflé, dans un terrain vague. Avec ses camarades de l'équipe de France, la légende du judo a participé mercredi à un entraînement musclé sous un soleil de plomb, sur un site de la Légion étrangère, à Aubagne, pour préparer les Mondiaux-2017.
"Force et honneur!", hurle le judoka le plus titré de l'histoire, transpirant à grosses gouttes. Il est repris en coeur par ses coéquipiers, qui trottinent en se serrant les coudes entre deux obstacles.
Dans une ambiance de colonie de vacances, les habitués du tatami ont troqué le kimono pour une tenue de combat: casque, treillis, arme factice et musette à l'épaule, pour un "stage de préparation physique" avec la Légion étrangère.
Ils se prennent en photo dans leur accoutrement d'un jour, et s'étonnent qu'"on ait trouvé une tenue à la taille de Teddy". Seules les rangers en taille 50 sont remisées, le double champion olympique portera ses baskets pour éviter les ampoules.
"C'est une bouffée d'oxygène, on va en tirer un esprit d'entraide, et on va se surpasser au niveau physique", a expliqué à l'AFP Franck Chambilly, l'entraîneur du champion et responsable de l'équipe.
Après une épreuve de tir décontractée, les judokas ont souffert lors du parcours du combattant préparé par la Légion. Au menu: courir, sauter, grimper, se hisser à la corde, franchir un container, ramper...
- Teddy, 'le maillon faible' -
L'équipe se donne du mal, et après avoir franchi difficilement un premier container, en se faisant la courte échelle, s'organise impeccablement pour le second.
"On a fait des efforts en groupe, ce qui est bien pour nous car le judo c'est un sport assez individuel", a réagi Benjamin Axus, champion de France 2016 chez les moins de 73 kilos.
Avec ses plus de 140 kilos, Teddy Riner a dû être aidé par ses camarades tout au long du parcours. Malgré les difficultés, il est resté le boute-en-train du groupe.
Il n'a pas peur d'en rajouter pour jouer les blessés au front, quand ses "frères d'armes" le "brancardent" sur plusieurs dizaines de mètres: "Ne m'abandonnez pas les gars, on va gagner la guerre!", lance-t-il.
"C'est sûr, Teddy était le maillon faible, mais il est resté le leader, il nous a boosté tout le long", commente Benjamin Axus. "Comme il nous dit souvent, la compétition c'est dur, mais il faut s'accrocher, comme ce qu'on a vu là".
Après l'effort, les judokas se sont empressés de sauter dans la piscine en criant "j'aime la légion!".
© AFP/BORIS HORVAT
Teddy Riner à l'entraînement au sein de la Légion à Aubagne, le 31 mai 2017
L'après-midi restera pour eux un bon souvenir, comme l'assure Teddy Riner: "C'est bien, tu fais des choses inhabituelles, ça me rappelle des combats où l'adversaire te met en danger", a commenté Teddy Riner après l'exercice. "Le coeur qui s'emballe, le souffle coupé, c'est ça qu'on cherche, aller au devant de la difficulté", a-t-il expliqué.
Avant les Championnats du monde (28 août-3 septembre), les athlètes s'entraînent intensivement dans le Sud-Est: cette semaine, ils ont franchi deux cols en VTT, enchaîné les sports collectifs, de quoi être "rincés" selon leurs mots.
Côté Légion, le lieutenant-colonel Stéphane Bourban a salué le travail de l'équipe: "Ils ont l'habitude de l'effort, ça se voit, c'est quand même des belles bêtes..."