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© AFP/Glyn Kirk
Le Sud-Africain Oscar Pistorius prend le départ du 200 m T44 aux jeux Paralympiques, le 2 septembre 2012, à Londres.
La star des jeux Paralympiques Oscar Pistorius, ulcéré de s'être fait ravir son titre sur 200 m, a relancé la polémique sur les prothèses utilisées par les coureurs amputés, dont il avait pourtant lui-même fait les frais avant sa participation aux JO.
Surnommé "Blade Runner" ("le coureur aux lames") en raison des deux prothèses de carbone en forme de pattes de félin qu'il utilise en compétition, le Sud-Africain n'a visiblement pas supporté de se voir reléguer à la 2e place dimanche soir par un jeune athlète brésilien lors de cette épreuve-phare.
Il a immédiatement mis en cause la longueur des lames portées par certains de ses concurrents, qu'il soupçonne de les favoriser. Impossible dans ces conditions de "rivaliser avec la longueur de leurs foulées", a assuré celui qui avait pourtant fait une entrée remarquée aux Paralympiques en battant un record du monde, en 21 secondes 30, lors des séries du 200 m T44 (amputés des membres inférieurs).
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Le Sud-Africain Oscar Pistorius sur le podium des jeux Paralympiques du 200 m T44, le 3 septembre 2012 à Londres.
Il s'est ensuite excusé lundi de son coup de sang, reconnaissant que soulever ce débat juste après la course était "inapproprié", mais il est revenu à la charge" sur le problème" des prothèses, demandant à être entendu par le Comité international paralympique (CIP).
Celui-ci a promis d'organiser une entrevue dans "les jours à venir", sans fixer encore de date.
"Nous avons mis en place des règles depuis 2010" et "dans les compétitions internationales, nous mesurons les athlètes avant la course", a expliqué le directeur de la communication du Comité, Craig Spence.
"La nuit dernière, nous avons ainsi mesuré les huit athlètes" en lice pour le 200 m. "Cela a été fait par un contrôleur international. Ils ont été mesurés (...) et tous les huit étaient aptes à concourir", a-t-il souligné.
Longueur proportionnelle au corps des athlètes
La longueur des prothèses autorisées est calculée à partir d'une formule complexe, proportionnellement au corps des sportifs. "Bien évidemment, nous ne voulons pas d'athlètes courant sur des échasses", a souligné le CIP.
Craig Spence a aussi indiqué que Pistorius lui avait déjà téléphoné il y a six semaines pour lui parler de la longueur des lames, ajoutant lui avoir répondu qu'il n'y avait aucune infraction au règlement.
Il a attribué les mises en cause du Sud-Africain à son dépit d'avoir été battu.
Ce n'est pas la première fois que l'athlète vedette des Paralympiques se retrouve au centre d'une polémique de ce type, mais il en avait jusqu'à présent été la cible.
Avant de devenir le premier double amputé à participer à des jeux Olympiques le mois dernier à Londres, où il avait atteint les demi-finales du 400 m et la finale du relais 4X400 m, le jeune homme de 25 ans, né sans péronés et amputé des deux jambes à onze mois, avait dû longuement batailler face aux querelles d'experts.
Certains étaient en effet persuadés que ses lames, même si elles le désavantageaient au départ, lui donnaient un certain avantage sur la deuxième moitié du tour de piste.
Avant les JO de Pékin en 2008, la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) avait ainsi estimé que ses prothèses le favorisaient par rapport aux valides, avant d'être déjugée par le Tribunal arbitral du sport (TAS).
Ce dernier avait toutefois pris soin de préciser que le feu vert donné à Pistorius valait uniquement pour le modèle de prothèses qu'il utilisait -les "Cheetah"-, en l'état actuel des connaissances, et ne constituait en rien une jurisprudence.
"Il y a eu plus de 30.000 paires de ces prothèses fabriquées depuis que je les utilise en 1996, et il n'y a pas eu un seul autre athlète à courir en moins de 50 secondes le 400 m", avait rétorqué le Sud-Africain il y a quelques mois. "En ce qui me concerne, le débat est clos".