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© AFP/Valéry Hache
François Hollande lors de l'ouverture des Jeux de la Francophonie à Nice, le 7 septembre 2013
Depuis le début des Jeux de la Francophonie à Nice, au moins 23 compétiteurs ont fait défection, un phénomène "courant" dans les grandes compétitions se déroulant dans des "pays du Nord", relativisent les organisateurs de cet événement qui mêle sport et culture.
Au moins 24 jeunes venus de République démocratique du Congo (RDC), de Djibouti et de Côte d'Ivoire, sur quelque 2.500 participants, se sont évanouis dans la nature depuis le début des Jeux, le 6 septembre, selon un dernier décompte de la préfecture des Alpes-Maritimes.
Dix Congolais, dont sept basketteuses, sept Djiboutiens qui devaient participer aux épreuves de hip-hop notamment, et sept Ivoiriens -parmi lesquels deux lutteurs- sont pour l'heure portés manquants.
Le chef d'une délégation africaine parlant sous couvert d'anonymat fait état de "34 ou 35 défections touchant quatre ou cinq pays".
Le Togo serait aussi touché par ces défections, selon cette même source.
Un artiste burkinabè a également déserté lundi, "laissant toutes ses affaires derrière lui", a déclaré Barthélémy Akwandambou, un des responsables de sa délégation, joint par l'AFP.
Si ces athlètes et artistes portés manquants par leurs délégations "sont toujours sur le territoire, ils ne sont cependant pas en situation irrégulière car chaque membre a reçu un visa d'un mois", a précisé mercredi lors d'un point-presse Jehan-Eric Winckler, directeur de cabinet du préfet.
Pour l'instant, aucun des compétiteurs manquants n'a été retrouvé, a-t-il ajouté. Aucune demande d'asile n'a par ailleurs été enregistrée.
Le chef de la délégation congolaise, Barthélémy Okito Oleka, a accusé des agents sportifs indélicats, agissant "en bande organisée" d'avoir "fait miroiter" aux jeunes sportifs une entrée hypothétique dans de grands clubs européens.
"Pas un phénomène nouveau"
Après la défection de participants de RD Congo, la sécurité a été "renforcée autour des hébergements où logent les compétiteurs", a dit Bernard Maccario, directeur du Comité national des Jeux de la Francophonie (CNJF).
© AFP/Valéry Hache
La délégation de la RDC défile dans le stade de Nice lors des Jeux de la Francophonie, le 7 septembre 2013
Selon lui, "il faut relativiser les choses: depuis une vingtaine d'années, tous les grands événements sportifs à rayonnement mondial vivent ce type de situation". Il cite notamment à l'appui les derniers Jeux de la Francophonie dans un "pays du Nord", à Ottawa, en 2001, où "106 participants" avaient déserté et fait des demandes d'asile.
"C'est triste, mais pas dramatique" et ce n'est "pas un phénomène nouveau", estime elle aussi Yamina Benguigui, la ministre déléguée chargée de la Francophonie, jointe par l'AFP. "Ces jeunes ne sont pas en situation irrégulière et j'espère vraiment qu'ils vont rejoindre rapidement leurs délégations et leurs familles", a-t-elle ajouté.
Surtout, "il faut remettre tout cela en contexte: pour les JO de Londres, on avait 300 défections, pour Sydney, c'est à peu près les mêmes chiffres. Pour les JMJ (Journées mondiales de la jeunesse) de 1997 (à Paris), c'est pareil: des centaines de jeunes se sont évanouis dans la nature", a dit la ministre.
"Il ne faut pas que ces défections assombrissent ces Jeux qui restent à ce jour le plus grand rassemblement de la jeunesse francophone", a encore déclaré Mme Benguigui, trouvant "dommage qu'on ne parle que de ces chiffres".
"Dans cette période particulière" de pré-campagne pour les municipales de 2014, "on fait peur aux Français avec ça", estime-t-elle. "A force de focaliser, on montre un mal français qui est la peur de l'autre".
Quelque 2.500 jeunes de 18 à 35 ans, venus de 54 nations, participent à ces Jeux. L'épreuve mêle compétitions sportives et concours culturels notamment.cal/mfo/DS