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Sans aller au bout d'une demie interrompue précocement, le boxeur français Souleymane Cissokho a dû se contenter lundi d'une médaille de bronze aigre-douce qui donne le coup d'envoi de la moisson tricolore aux jeux Olympiques de Rio.
Forcément, il en restera un goût d'inachevé et une foultitude de questions à jamais sans réponse. Au premier rang desquelles: que ce serait-il passé si les arbitres, à une minute de la fin du deuxième round, n'avaient pas pris la décision d'arrêter le combat entre Cissokho et le Kazakh Daniyar Yeleussinov, victime d'une profonde entaille au front après un coup de tête accidentel du Français?
"Une défaite comme ça, ce n'est pas évident. Mais c'est ça le sport", philosophait quelques minutes après le Français.
"Je ne vais pas aller à l'encontre du choix des arbitres qui sont des professionnels", a-t-il poursuivi. "Je pense qu'ils sont là pour notre santé. Ça aurait pu m'arriver et j'aurais sans doute préféré qu'ils arrêtent le combat. Au vu de l'ouverture (sic) de l'adversaire, il y avait sans doute un gros risque".
Pour le licencié de Bagnolet, âgé de 25 ans, le regret principal restera de ne pas avoir pu appliquer la tactique élaborée avant la demie.
"Lors des études vidéo, on avait vu que mon adversaire, à la fin du deuxième round, baissait physiquement. On avait mis une stratégie en place pour essayer de monter étape par étape", a-t-il affirmé.
Au final, le capitaine des Bleus saura se satisfaire de cette récompense obtenue après un parcours chaotique. Souvent blessé ces deux dernières années après avoir été victime d'une déchirure au muscle pectoral, Cissokho n'avait obtenu son ticket pour Rio qu'en juin, via le dernier tournoi de qualification.
"Aujourd'hui je ramène une médaille, qui l'eût cru", a-t-il soufflé.
Lui qui a tendance à "s'oublier au profit du collectif" dixit son directeur technique national Kevinn Rabaud, a après son combat mis en exergue les belles performances de ses partenaires. Car avec quatre récompenses assurées, la France effectuera à coup sûr sa plus belle moisson olympique, devant Anvers-1920 et Pékin-2008.
- Mossely, quatrième médaille! -
Lundi, c'est Estelle Mossely (-60 kg) qui s'est distinguée en dominant nettement en quarts l'Italienne Irma Testa, pour s'offrir au minimum une médaille de bronze.
"C'est ce que j'avais envie de faire, proposer un beau spectacle et ne pas laisser place au doute", s'est satisfaite Mossely, qui disputait-là son premier combat, puisqu'elle avait obtenu le droit d'entrer dans le tableau en quarts de finale grâce à un statut de tête de série.
Elle affrontera pour un billet en finale la Bélarusse Anastasia Belyakova mercredi à 19h15 locales (jeudi 00h15 françaises). Elle possèdera un petit avantage psychologique, après avoir pris le meilleur sur cette même adversaire en finale du Championnat du monde en mai dernier.
"Je la connais assez bien. Elle aura cette envie supplémentaire, mais moi aussi car je n'ai jamais fait les Jeux et c'est un nouveau titre que je cherche", a-t-elle clamé.
Mardi, le clan français aura les yeux rivés sur Sofiane Oumiha, qui partira à la conquête du premier titre olympique de la boxe française depuis Brahim Asloum à Sydney en 2000. Son combat est programmé à 19h15 locales (jeudi 00h15 françaises) contre le Brésilien Robson Conceicao.
Un peu plus tôt dans la journée, Sarah Ourahmoune (-51 kg/21h00 françaises) et Tony Yoka (+91 kg/17h45 françaises) voudront garantir une médaille en passant le cap des quarts.
Déjà assuré du podium, Mathieu Bauderlique (-81 kg) visera une finale à 17h30 contre le Cubain Julio Cesar La Cruz.