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Le monde politique italien a promis lundi de lutter contre les tifosi violents, deux jours après les graves incidents de la finale de la Coupe Fiorentina-Naples durant lesquels trois supporters ont été blessés par balles à Rome.
"Il faut durcir les mesures contre les tifosi violents", a martelé le ministre de l'Intérieur, Angelino Alfano, annonçant sa volonté d'étendre dans la durée et dans l'espace les interdictions de stade, baptisées de l'acronyme Daspo (interdiction de participer à des manifestations sportives).
"Prendre ces mesures à vie est difficile", a précisé M. Alfano, mais il a proposé de doubler la durée de la Daspo en cas de récidive, "cinq années plus dix années".
Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi, a dit vouloir "laisser se terminer le championnat" mais ensuite, "entre juillet et août, nous penserons à (des mesures pour) rendre le football aux familles".
"Samedi nous avons vu que le stade était le lieu de l'impunité", a commenté M. Renzi. "S'il faut rompre avec certains milieux du supportérisme organisé, nous le ferons", a-t-il ajouté.
La présidente de la commission parlementaire anti-mafia, Rosy Bindi, présente comme M. Renzi au stade Olympique de Rome samedi soir, a annoncé: "Nous allons examiner en profondeur le rapport entre tifosi et crime organisé."
- Opération chirurgicale réussie -
L'agression à l'arme à feu samedi dans une rue conduisant au stade ayant blessé trois tifosi du Napoli, dont un grièvement, a indigné toute l'Italie et donné une mauvaise image du pays à l'étranger, d'après la couverture médiatique internationale des évènements.
Le jeune homme gravement touché, Ciro Esposito, âgé de 29 ans (et non 30 comme indiqué les premiers jours) a été opéré avec succès après avoir eu un poumon perforé par une balle qui a également touché la colonne vertébrale. Lundi, son état était stable et la phase post-opératoire se déroulait normalement, selon des sources médicales citées par l'agence Ansa. Les conséquences pour lui de cette blessure ne sont pas encore diagnostiquées.
Il a été placé sous enquête par la police, comme les deux autres Napolitains blessés. L'homme qui lui a tiré dessus, un ultra de l'AS Roma, Daniele De Santis (48 ans), a été inculpé dimanche de "tentative d'homicide".
Les forces de l'ordre ont établi que De Santis, déjà condamné à une Daspo par le passé, avait provoqué des tifosi napolitains et, se retrouvant encerclé, avait tiré quatre balles avec un pistolet, blessant trois personnes.
Ce drame a enflammé la finale de la Coupe d'Italie Napoli-Fiorentina (3-1). Le coup d'envoi a été retardé de trois-quarts d'heure, pétards et fumigènes ont été lancés sur la pelouse, l'un d'eux blessant un pompier, et l'invasion du terrain à la fin du match par des Napolitains partis provoquer les Florentins dans la tribune en face aurait pu dégénérer.
Le service d'ordre, débordé, a été fortement critiqué depuis.
- 'Genny la Charogne' -
"Le plus choquant a été de voir les joueurs aller parler avec les capi (chefs) des tifosi", a ajouté M. Renzi.
Les images du capitaine du Napoli, Marek Hamsik, parlementant avec le "capo" des Misfits, un puissant groupe d'"ultras", Gennaro De Tommaso, sont sur tous les écrans et journaux de la péninsule depuis deux jours.
Le chef tifoso, surnommé "Genny la Charogne", portait un tee-shirt avec l'inscription "Speziale libero" qui a également suscité l'indignation. Le message appelle à la libération d'Antonino Speziale, condamné à huit ans de prison pour le meurtre du gendarme Filippo Raciti le 2 février 2007 lors d'émeutes autour d'un match de football, Catane-Palerme.
La veuve de Raciti, Maria Grasso, a parlé de "honte", déplorant que soit défendu "un assassin", et a estimé que "l?État ne réagissait pas, restait impuissant, et avait perdu".
M. Renzi a promis "éducation" et "coercition" pour lutter contre la violence dans et autour du "calcio". "Ils y sont arrivés en Angleterre, aux États-Unis, on perd avec le sourire, a-t-il dit, pourquoi n'y parviendrions-nous pas?"