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Méconnu en France, Thomas Heurtaux commence à se faire un nom en Italie dans la défense de l'Udinese, club spécialisé dans la révélation des talents cachés.
"L'Udinese, ma famille ne connaissait pas, explique Heurtaux à l'AFP, mais ça parle aux connaisseurs de foot, c'est un club qui a vendu un joueur chaque année à des grandes équipes."
Les chercheurs d'or des "Zebrette" (les "Petits Zèbres") ont déjà déniché Alexis Sanchez (Barcelone), Kwadwo Asamoah (Juventus), Mehdi Benatia (AS Rome) ou par le passé Oliver Bierhoff, qui avait explosé à Udine.
Les "scouts" du club frioulan ont trouvé Heurtaux à Caen, son club formateur, après seulement deux saisons en L1 au Stade Malherbe. "L'Udinese m'a fait une offre rapidement, elle venait de terminer troisième de Serie A, je n'ai pas hésité longtemps", raconte le Normand de 25 ans.
Après une première saison pour voir (17 matches), il est devenu titulaire en 2013-2014, central droit dans la défense de Francesco Guidolin, et a prolongé jusqu'en 2018.
Heurtaux est "solide en défense et précieux en attaque quand il fait valoir sa qualité sur les balles aériennes", estime la Gazzetta dello sport.
Défenseur central de formation, il n'avait "jamais joué à trois, c'était un gros changement, et si vous ajoutez l'apprentissage de la langue et du jeu à l'italienne, j'avais une petite appréhension", confie-t-il.
"Mais Mehdi m'a fait gagner pas mal de temps sur la tactique", ajoute-t-il, parlant du Marocain Benatia, qui s'est forgé trois saisons au même poste avant d'exploser cette année à la Roma.
Encore "loin de l'équipe de France"
Heurtaux, né à Lisieux, passé par Cherbourg (National), cite souvent "l'exemple de Mehdi, arrivé de Clermont en L2, il a fait son trou à l'Udinese où il est devenu un des meilleurs défenseurs de Serie A".
Le Marocain l'a "beaucoup aidé" à Udine, et les deux joueurs se parlent encore souvent. Ils ont passé la soirée ensemble lundi après Roma-Udinese (3-2).
La première saison, Heurtaux avait besoin d'un tuteur. Il a un peu tâtonné, et pris deux cartons rouges, "un peu par manque d'expérience, estime-t-il. J'avais moins de continuité, je voulais donner tout ce que j'avais, avec peut-être un excès d'engagement. J'ai un jeu qui peut paraître dur, mais j'ai progressé, j'ai appris le foot italien".
Cette saison il n'a pris que quatre avertissements en 24 matches, et a marqué quatre buts, tous décisifs.
S'il suit personnellement une progression linéaire, l'Udinese traverse une saison difficile: "On a du mal à enchaîner cette année, ça arrive, après trois grosses saisons (4e, 3e et 5e), mais il nous reste dix matches pour assurer le maintien", à commencer par celui contre Sassuolo, dimanche.
L'aventure italienne l'a éloigné des yeux de Didier Deschamps, il n'a encore jamais reçu de pré-convocation en Bleu.
"Aujourd?hui, je ne peux pas prétendre à l'équipe de France, je sais que j'en suis loin, des très bons jeunes ont joué et gagné leur place, reconnaît-il. Mais je ferai le maximum pour essayer d'être appelé un jour. J'ai été sélectionné en moins de 20 ans, j'ai porté ce maillot Bleu mythique. Je rêve de jouer pour mon pays".