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Des supporteurs du PSG soulèvent une barrière de sécurité le 13 mai 2013 sur la place du Trocadéro à Paris
Le préfet de police Bernard Boucault, dont la droite a demandé le limogeage, et le ministre de l'Intérieur Manuel Valls ont été la cible des attaques mardi sur les responsabilités des violences qui ont émaillé la remise du trophée de champion de France au PSG.
Au lendemain des incidents (affrontements avec les forces de l'ordre, autobus et magasins pillés), qui ont fait 32 blessés, la présentation du trophée au public programmée mercredi sur l'esplanade de l'Hôtel de ville a été annulée.
"Toute manifestation publique, dans l'espace public, dans les heures qui viennent autour du Paris Saint-Germain n'est évidemment pas possible", a déclaré sur Europe 1 Manuel Valls.
"Il y a un échec, incontestablement, une fête gâchée pour les supporters", a reconnu mardi soir le ministre de l'Intérieur sur TF1, faisant état de "47 interpellations" à l'issue de ces incidents, "dont plusieurs ce matin".
"La police est en train d'interpeller et va interpeller les auteurs de ces actes", a assuré le ministre, affirmant que "la justice passera, il faudra qu'elle condamne très sévèrement ceux qui se sont livrés à ces actes".
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Manuel Valls (C) et Bernard Boucault (D) le 21 avril 2013 à Paris
Manuel Valls, selon lequel "les coupables sont les casseurs", s'est trouvé au centre des attaques de la droite, aux côtés du préfet de Police de Paris Bernard Boucault, dont le limogeage a été demandé par le président de l'UMP Jean-François Copé.
"Si le ministre de l'Intérieur ne tire pas immédiatement les conséquences des débordements de lundi soir en démettant le préfet de police, c'est alors Manuel Valls lui-même qui sera en première ligne pour en assumer la responsabilité", a averti l'ex-ministre UMP dans un entretien au Figaro.fr.
"Si le préfet n'est pas démis, oui, la question du départ de Manuel Valls sera posée", a-t-il poursuivi.
L'UMP a exigé une commission d'enquête à l'Assemblée.
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Des jeunes face aux forces de l'ordre le 13 mai 2013 au Trocadéro à Paris
Lundi soir, deux syndicats de police, Alliance (second syndicat de gardiens de la paix) et Synergie (second syndicat d'officiers), avaient estimé que l'ampleur de la cérémonie avait été sous-estimée, notamment au vu d'incidents survenus la nuit précédente sur les Champs-Elysées après la victoire du PSG à Lyon, synonyme de titre.
Ultras ou casseurs ?
Le Préfet de Police avait répliqué en défendant le dispositif mis en place, avec le déploiement de 800 policiers, tout en s'interrogeant sur la pertinence d'organiser la cérémonie au Trocadéro. "La question qu'il fallait se poser: est-ce que cette fête devait avoir lieu sur la voie publique? Vous voulez faire une fête de 15.000 personnes avec 10.000 policiers autour?", a-t-il demandé lundi soir.
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Principaux actes de violence où des supporteurs du PSG ont été mis en cause
Co-organisateurs de la manifestation, le PSG et la Ligue de football professionnel (LFP) ont endossé une partie des responsabilités.
"J'assume, bien évidemment, ma part de responsabilité dans ce fiasco, puisque j'avais donné mon accord pour que le trophée soit remis, non dans l'enceinte du Parc des Princes, mais en ville, afin d'en faire profiter tous les Parisiens qui attendaient un titre depuis 19 ans", a expliqué le président de la LFP, Frédéric Thiriez dans un communiqué.
"La responsabilité est partagée", a estimé Jean-Claude Blanc, le directeur général du Paris SG après une réunion d'environ une heure Place Beauvau avec Manuel Valls, la ministre des Sports Valérie Fourneyron, le Préfet de Police de Paris et Frédéric Thiriez, notamment.
"On ne peut pas dire que tout a été bien fait, sinon cela se serait passé différemment, a concédé M. Blanc. Mais il est de plus en plus difficile d'organiser des manifestations autour du sport dans Paris sans voir ces phénomènes qui dépassent largement le cadre du football, du PSG et du sport".
Les interrogations tournent autour du "profil" des fauteurs de troubles. Les perturbateurs étaient-ils d'anciens "ultras", victimes de la politique de sécurisation du Parc des Princes mise en place il y a trois ans par le précédent président du PSG Robin Leproux (2009-2011), en réaction à de nombreux débordements ? Ou bien les violences étaient-elles l'oeuvre de "casseurs" ?
"Quand je lis que ce sont des ultras et des hooligans qui ont causé ces débordements, que les anciens problèmes resurgissent, je me dis qu'on mélange tout", a déclaré à l'AFP le politologue Mathieu Zagrodzki, spécialiste des questions de sécurité, chargé de cours à Sciences Po et habitué des tribunes du Parc des Princes.
"Ce à quoi nous avons assisté ressemble plus aux violences urbaines dans les banlieues ou aux manifestations étudiantes qui dégénèrent, avec une forte présence de jeunes issus des cités", a-t-il souligné.