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Avancer coûte que coûte: l'équipe de France de hockey poursuit sa préparation au Mondial-2016 en Russie (6-22 mai), malgré l'absence de l'entraîneur-adjoint Pierre Pousse, victime d'un terrible accident de la route il y a deux semaines.
"La nouvelle a été un vrai drame, on l'a senti et on le sent encore. Mais le groupe est solide, et Pierre est solide aussi. On a toujours une petite pensée pour lui, mais il faut qu'on aille de l'avant", souffle le sélectionneur Dave Henderson, en stage à Amiens.
Pierre Pousse (50 ans), qui entraîne les Bleus avec Henderson depuis 2004, a été grièvement blessé dans un choc frontal avec un véhicule qui roulait à contresens sur l'A40 en Haute-Savoie. Touché aux membres inférieurs et à un poumon, il est toujours hospitalisé. Son épouse, âgée de 36 ans, est décédée.
"C'est un moment très difficile pour tout le monde: moi, l'équipe ou la Fédération. C'est dramatique mais on va tenter de dépasser cette difficulté mentale et affective pour faire un bon résultat en Russie", poursuit l'entraîneur tricolore.
Du côté des joueurs, on essaie également d'aller au-delà de la tristesse afin de garder les yeux rivés sur les objectifs: le Mondial-2016, le tournoi de qualification olympique en septembre en Norvège et le Mondial-2017 à Paris.
"Cette nouvelle tragique a touché tout le groupe mais là, on reprend le dessus. On est tous avec lui dans ce moment difficile, mais je ne pense pas que ça perturbe beaucoup notre préparation. On doit continuer à avancer car des échéances importantes arrivent et c'est ce que Pierre veut", souligne Laurent Meunier, le capitaine des Bleus.
"On pense à lui mais il ne faut pas s'arrêter de vivre. Ce groupe vit bien, on rigole beaucoup, on se chambre et la seule chose qu'on peut faire, c'est obtenir le meilleur résultat possible pour lui donner un peu de baume au coeur."
- 'Partager ça avec lui' -
Dans l'urgence, la Fédération a dû faire appel à un nouvel adjoint. Stéphane Barin (45 ans), l'entraîneur d'Epinal, pour l'épauler en vue du rendez-vous mondial. Cette fois, les Bleus ne joueront pas leur maintien dans l'élite puisqu'ils sont qualifiés d'office pour l'édition 2017 en qualité de co-organisateur avec l'Allemagne.
"Stéphane était mon premier choix, c'était tout naturel car je le connais bien et il est très compétent. J'avais besoin de quelqu'un avec qui je m'entendais bien, car on doit beaucoup échanger", explique Henderson. "Stéphane remplit déjà ce rôle très bien, on est déjà en osmose. Je voulais une transition la moins heurtée possible vu le contexte."
Arrivé mardi auprès des Bleus, qui effectuent à Amiens leur deuxième semaine de stage après celui ponctué par deux défaites au Bélarus le week-end dernier (2-1 puis 8-1), Stéphane Barin, international de 1991 à 2009, a très rapidement pris ses marques.
"Je ne sais même pas si on peut parler d'intégration, car je connais tout le monde. Dave (Henderson) a un dit un petit mot mardi sur la glace et on en est resté là. A moi d'amener ma touche. Il m'a aussi pris car il sait que je peux l'aider sur quelques points techniques", estime Barin, qui s'est dit "super honoré d'avoir été choisi par le staff".
L'entraîneur d'Epinal, qui aura en charge la défense et devra notamment travailler les unités spéciales (supériorités et infériorités numériques), compte aussi sur celui qu'il remplace momentanément pour l'aider.
"J'ai beaucoup de contacts avec Pierre (Pousse)", explique Barin. "Je veux en avoir car j'ai besoin d'un retour et il en a vraiment envie. Je le fais naturellement pour lui, pour moi, pour l'équipe. J'ai envie de partager ça avec lui."