Happy Birthday : |
© AFP/BRUCE BENNETT
Le patron de la NHL Gary Bettman, lors d'une conférence de presse à New York, le 9 janvier 2013
La Ligue nord-américaine de hockey sur glace (NHL) relance à partir de samedi, après douze années de sommeil, "sa" Coupe du monde, au moment où elle pourrait mettre fin à la participation de ses meilleurs joueurs aux JO d'hiver.
Le Canada fait figure de grandissime favori de l'épreuve qui oppose huit sélections (Canada, Etats-Unis, Suède, Finlande, Europe, Amérique du nord, République tchèque et Russie) composées exclusivement de joueurs évoluant en NHL, du 17 septembre au 1er octobre à Toronto.
C'est l'un des rares titres qui manque au palmarès du prodige canadien Sidney Crosby. Et pour cause, la dernière édition de la Coupe du monde remonte à 2004. Crosby n'avait alors que 17 ans et faisait encore ses gammes dans la Ligue de hockey junior du Québec.
Depuis, "Sid the Kid" a remporté deux titres olympiques (2010, 2014) et une couronne mondiale (2015) avec le Canada, sans oublier deux éditions de la Coupe Stanley avec les Pittsburgh Penguins (2009, 2016).
Mais la suprématie canadienne ou le palmarès de Crosby sont bien le cadet des soucis de la NHL.
La Coupe du monde, disputée à deux reprises en 1996 et 2004 et connue auparavant sous le nom de Canada Cup, est avant tout un ballon d'essai.
Diffusée en direct aux Etats-Unis et au Canada, elle permet à la NHL d'occuper le terrain avant sa saison 2016 qui débutera le 12 octobre. Elle remplit accessoirement ses caisses avec 90% des billets pour les 17 matches déjà vendus avant le coup d'envoi de l'épreuve.
Surtout, elle lui permet d'étendre sa dimension internationale: "On voudrait que cette Coupe du monde ait lieu à intervalles réguliers, idéalement dans le monde entier", a expliqué le grand patron de la NHL, Gary Bettman.
- 'Les JO, une épreuve unique' -
"Notre présence à l'internationale pourrait en profiter", a souligné le "commissioner", qui rêve à terme d'organiser des qualifications, à l'image d'une Coupe du monde de football, avant une phase finale "en Amérique du nord, en Europe ou ailleurs".
La renaissance de la Coupe du monde intervient dans un contexte délicat dans les relations entre le Comité international olympique (CIO) et le hockey sur glace mondial.
© AFP/Drew Hallowell
La star de Pittsburgh Penguins Sidney Crosby (N.87) face aux Flyers de Philadelphie à Wells Fargo Center, le 7 mars 2013
Le CIO a annoncé il y a quelques mois déjà à la Fédération internationale qu'elle allait revoir à la baisse le montant de son enveloppe budgétaire allouée depuis 1998 et les JO de Nagano (Japon) pour permettre la participation des meilleurs joueurs de la planète.
Sans cette enveloppe, destinée à prendre à charge les voyages, hébergements et assurances des Crosby, Ovechkin et autres stars de la discipline, la NHL rechignerait à suspendre son championnat pendant deux semaines, tous les quatre ans, pour cause de JO.
"Personne ne cherche à remplacer les JO ou à mettre en place une compétition-alternative" a balayé le président de la puissante association des joueurs de NHL, Don Fehr.
"Les JO sont une épreuve unique, auquel les joueurs sont très attachés. Cette Coupe du monde n'est pas les JO, ni un Championnat du monde, c'est un format nouveau avec des sélections intéressantes, comme celle d'Amérique du nord (formée de joueurs canadiens et américains de moins de 23 ans) qui peut surprendre son monde", a-t-il ajouté.
Il n'empêche, un succès populaire et médiatique de la Coupe du monde serait un argument de poids pour la NHL lors des discussions pour les JO-2018 de Pyeongchang (Corée du Sud) avec le CIO. Selon Bettman, elles devraient avoir lieu "cet hiver".