Happy Birthday : |
© AFP/Thomas SAMSON
Le demi-centre de l'équipe de France de handball Nikola Karabatic, en pleurs après la victoire en finale du Mondial-2017 contre la Norvège, le 29 janvier 2017 à l'AccorHotels Arena de Paris-Bercy
Nikola Karabatic avait l'armoire pleine de tous les trophées possibles mais la figure de proue du handball français rêvait de rendre son palmarès encore plus scintillant avec un titre à domicile: quête réussie dimanche en finale du Mondial à Paris.
Il a atteint ce nouveau sommet trois jours seulement avant l'épilogue de l'affaire qui fait tache sur sa carrière éblouissante, celle des paris truqués de 2012. Le jugement en appel sera rendu mercredi.
Côté sportif, depuis ses débuts internationaux il y a quinze ans, la star d'origine serbe et croate n'a cessé d'engranger les titres. Plus de cinquante au total dont trois Ligues des champions (avec trois clubs différents), trois sacres européens, autant de médailles olympiques, dont deux en or, et donc désormais quatre Championnats du monde, après le succès dimanche contre la Norvège (33-26).
Que peut-on viser quand on a déjà tout gagné? Le meneur de jeu des Bleus (32 ans, 282 sélections, 1124 buts dont 6 en finale) ne voulait justement pas arrêter de se fixer de nouveaux objectifs pour "marquer l'histoire de (son) sport".
La défaite en finale des JO-2016 (26-28), en août contre le Danemark, l'avait profondément affectée. Mais ce Mondial était une bonne occasion de rebondir, de vivre un triomphe devant son public comme les "Costauds" l'avaient fait avant lui en 2001.
- Entre frères -
Encore trop jeune à l'époque (16 ans), "NK" avait suivi devant sa télé les exploits de ses actuels partenaires Daniel Narcisse et Thierry Omeyer.
Omeyer, l'inépuisable gardien tricolore, est aujourd'hui le seul joueur de l'histoire à avoir remporté plus de trophées internationaux que lui (10, un de plus que Karabatic, mais aussi que Narcisse et Michaël Guigou).
Cette consécration à domicile, Karabatic n'a pu la partager sur le terrain avec son jeune frère Luka. Blessé à la cheville droite en début de compétition, puis forfait pour la suite, le pivot du Paris SG (28 ans, 66 sélections) a vibré depuis les tribunes.
Mais les "frangins" auront peut-être la chance de vivre ensemble un sacre en Ligue des champions avec le PSG, l'un des derniers objectifs dans la carrière de la superstar du hand français.
Tous deux attendent aussi la décision en appel dans l'affaire des paris truqués du match Cesson-Montpellier (2012), qui sera rendue mercredi dans l'Hérault. Ils font partie des joueurs jugés.
L'aîné des Karabatic, qui a toujours nié son implication dans les paris passés, tout comme le trucage du match, risque une amende de 40.000 euros. En première instance, il avait écopé d'une amende de 10.000 euros.
La carrière de ce fils d'un ancien gardien de but international yougoslave (Branko, décédé en mai 2011) avait pâti de l'affaire. L'un de ses principaux sponsors (Betclic) avait rompu leur contrat et d'autres n'avaient par renouvelé le leur.
On a voulu "atteindre la montagne Karabatic", avait plaidé son avocat fin novembre au dernier jour du procès, alors que l'avocat général avait dénoncé "une fraude collective née dans les vestiaires".
- Rocky -
Contraint de quitter Montpellier en cours de saison 2012-2013 pour rejoindre Aix, Nikola Karabatic avait ensuite rebondi à Barcelone et en équipe de France, remportant la Ligue des champions (2015) et trois autres trophées internationaux, dont ce Mondial-2017 à domicile.
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Le demi-centre de l'équipe de France de handball Nikola Karabatic, à l'écoute de l'entraîneur Didier Dinart durant la finale du Mondial-2017 contre la Norvège, le 29 janvier 2017 à l'AccorHotels Arena de Paris-Bercy
Pour réussir une entreprise dans laquelle le basketteur Tony Parker avait échoué lors de "son" Euro en 2015 (3e), Karabatic a dû arpenter un véritable parcours du combattant. Après la finale olympique, il n'avait pris qu'un seul jour de vacances, enchaînant la saison avec le Paris SG.
Mais le colosse à la barbe de hipster (1,96 m, 107 kg), père d'un petit garçon (Alek) depuis le mois d'avril, est un dur au mal et ne sait pas s'économiser.
Avant la compétition, il racontait que, petit, il s'inspirait de "Rocky", le boxeur incarné par Sylvester Stallone au cinéma, pour étoffer sa masse musculaire et s'endurcir.
"Je faisais pareil chez moi, je faisais des haltères, des pompes et des abdos. Même si c'est difficile, je prends beaucoup de plaisir dans le travail physique. Tu souffres, c'est dur, mais il y a un résultat derrière."