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© AFP/THOMAS SAMSON
Les handballeurs français célébrant leur victoire lors du Mondial-2017 après un succès en finale contre la Norvège, le 29 janvier 2017 à Paris
Championne du monde pour la sixième fois dimanche, la France, victorieuse également de 7 des 11 précédentes compétitions, puise ses forces dans la longévité exceptionnelle de ses stars et la qualité de sa formation.
. Des stars d'une longévité exceptionnelle
En 2006, Nikola Karabatic, Luc Abalo, Michaël Guigou, Daniel Narcisse et Thierry Omeyer offraient à la France un premier titre de champion d'Europe. Onze ans plus tard, le quintet est toujours là avec un rôle majeur. Les plus impressionnants en termes de longévité restent Omeyer (40 ans) et Narcisse (37 ans) déjà présents à Bercy lors du précédent sacre mondial des Bleus à domicile... en 2001! Depuis les Jeux de Pékin en 2008, la France a amassé grâce à son noyau dur huit trophées sur les douze possibles pour devenir la nation masculine la plus titrée (11).
. Le socle de la défense
Le coach français Didier Dinart était considéré comme l'un des meilleurs si ce n'est le meilleur défenseur de tous les temps. Il a su faire fructifier le socle de l'équipe, incarné avant lui par Pascal Mahé (le père de Kentin), lauréat du Mondial-1995 avec les "Barjots". Dans la continuité, les Bleus se sont appuyés sur une défense solide avec devant Omeyer ou Vincent Gérard, une "muraille" composée de Nikola Karabatic (1,96 m), Cédric Sorhaindo (1,92 m), Ludovic Fabregas (1,98 m) ou Adrien Dipanda (2,02 m). Avant la finale, les Bleus n'avaient encaissé que 24 buts par match, ce qui en faisait la troisième équipe la plus imperméable, derrière la Suède (23,7) et l'Allemagne (21,3), éliminées respectivement en quarts et en huitièmes de finale.
. Les remplaçants ne jouent plus les utilités
C'est la touche apportée par Dinart. La France ne tourne plus avec une dizaine de joueurs mais s'appuie davantage sur ses remplaçants. Ludovic Fabregas a ainsi fait oublier Luka Karabatic, blessé à la cheville droite (puis forfait) en début de compétition. Vincent Gérard s'est lui affranchi de son statut de doublure. Et Nedim Remili est le tireur d'élite gaucher que la France recherchait depuis longtemps. Adrien Dipanda peut aussi rendre des services en attaque, comme ses 8 buts (en une mi-temps) contre la Russie l'ont montré. Statistique symbolique: avant la finale les trois meilleurs buteurs étaient des remplaçants (Remili, Mahé, Fabregas).
. Un réservoir inépuisable?
Pour durer, la France a pu s'appuyer sur sa formation. Avant Remili (21 ans) et Fabregas (20 ans), révélations de ce Mondial, il y avait eu William Accambray, Xavier Barachet ou Mathieu Grébille. Et la France peut déjà anticiper les retraites prochaines d'Omeyer et consorts avec une nouvelle génération sacrée championne du monde et d'Europe dans les catégories de jeunes. Fabregas et Dika Mem (19 ans) en font partie. Mais il y a aussi le gardien Julien Meyer (20 ans), l'ailier droit Benoit Kounkoud (déjà international à 19 ans) ou encore le demi-centre Melvyn Richardson (19 ans), fils du légendaire Jackson. Cette jeune troupe est censée éclore d'ici les Jeux de Tokyo (2020) ou ceux de 2024, organisés peut-être à Paris.
. Un concours de circonstances favorables
Fait rarissime, les Bleus n'auront croisé dans ce Mondial aucun de leurs quatre plus sérieux rivaux. L'Allemagne, championne d'Europe, et le Danemark, médaillé d'or olympique, ont chuté dès les huitièmes. La Croatie a mis fin au parcours de l'Espagne dès les quarts, avant de s'incliner face à la Norvège. On dit souvent que les compétitions post-olympiques sont moins relevées, parce que qualificatives pour rien et que la fatigue se fait ressentir. A ce niveau-là, la France a bénéficié d'un traitement de faveur, puisqu'elle est la seule à avoir bénéficié d'au moins un jour de repos entre chacun de ses matches.