Happy Birthday : |
© AFP/FRANCK FIFE
Nikola Karabatic (2g) et ses coéquipiers de l'équipe de France après leur victoire face à la Slovénie en demi-finale du Mondial de handball, le 26 janvier 2017 à Paris
La France y est presque... Nikola Karabatic et les "Experts" n'ont plus qu'une marche à gravir dimanche (17h30) devant la sensation norvégienne pour un couronnement mondial dans leur fief de Paris-Bercy, qui scellerait l'apothéose d'une génération dorée.
L'icône du handball tricolore et ses compères Luc Abalo, Michaël Guigou, Thierry Omeyer, Daniel Narcisse ont déjà remporté tous les titres majeurs en plusieurs fois mais deux seulement ont vécu les réjouissances d'un sacre à domicile.
En 2001, dans le vieux POPB, les "minots" Omeyer et Narcisse, 24 et 21 ans (40 et 37 aujourd'hui) participaient à l'avènement des "Costauds". Ce deuxième titre mondial en annonçait beaucoup d'autres.
Cinq ans plus tard, les Bleus allaient se changer progressivement en véritable machine à gagner pour glaner huit trophées sur les douze possibles et devenir la nation la plus titrée du hand masculin mondial (10).
Quel meilleur aboutissement qu'un sacre "à la maison" devant 15.000 supporters ? L'occasion est en or car cette finale leur est presque servie sur un plateau.
Les aléas du tournoi ont fait que, chose rarissime, les Français n'ont pas eu à croiser leurs plus grands rivaux. L'Allemagne, reine d'Europe, le Danemark, champion olympique en titre, l'Espagne et la Croatie, sont tous tombés avant l'épilogue parisien.
© AFP/Philippe HUGUEN
L'équipe de France de handball salue le public du stade Pierre-Mauroy, le 24 janvier 2017 à Villeneuve-d'Ascq
Les hommes de Didier Dinart et Guillaume Gille -tous deux de l'aventure de 2001- n'ont vraiment souffert qu'en quart de finale. Dans une ambiance grandiose à Villeneuve-d'Ascq, avec 28.000 spectateurs pour les soutenir -record dans un Mondial- ils avaient bataillé ferme pour mater la rébellion de la Suède (33-30).
Vainqueurs sans forcer de la Slovénie en demie (31-25), ils retrouvent maintenant la Norvège, en plein essor, qu'ils avaient dominée difficilement au premier tour (31-28).
- La plaie de Rio -
Battre la même équipe deux fois est tout sauf une formalité. "Quand on domine une équipe plus tôt dans la compétition et qu'on la rejoue, souvent le résultat s'inverse. Le perdant a envie de se venger", fait valoir l'arrière/ailier droit Valentin Porte.
Derniers exemples en date avec l'Espagne, balayée en finale de l'Euro-2016 par la réplique de l'Allemagne (24-17), et la France, renversée par l'une des ses proies favorites, le Danemark, en finale des Jeux de Rio (28-26) en août.
De l'aveu de Porte, la plaie n'est toujours pas refermée et une victoire au Mondial ne saurait la cicatriser. Mais ce serait une belle manière de rebondir et de prouver que la France, déchue de ses titres européen et olympique l'an passé, est encore LA référence mondiale.
© AFP/Antonin THUILLIER
Le gardien norvégien Torbjorn Bergerud, le 26 janvier 2017 à Paris
Cela passe par un dernier succès contre la "tornade" norvégienne, novice à ce niveau. Jamais médaillée jusqu'ici, la sélection nordique, avec un jeu allant à 100 km/h heure, a englouti vendredi la Croatie (28-25 a.p.), pourtant bien plus expérimentée.
Son parcours est aussi déroutant que cette demi-finale, relancée par le brillant gardien Torbjorn Bergerud, fut insensée.
- L'affranchissement de Dinart -
© AFP/Sébastien CASTERAN
Handball : palmarès du Mondial
Sans une invitation de la Fédération internationale (IHF), le futur demi-centre du PSG Sander Sagosen et ses partenaires n'auraient jamais participé à ce 25e Championnat du monde, n'ayant pas validé leur qualification sur le terrain. Il n'empêche que, dans ce pays où les handballeuses sont reines, la sélection masculine n'a jamais été aussi forte.
Assez pour réaliser un exploit monumental ? Rien n'est moins sûr. L'écart d'expérience risque de peser dans la balance, sans oublier la fatigue.
© AFP/LOIC VENANCE
Le co-sélectionneur de l'équipe de France Didier Dinart, lors du match du Mondial-2017 de handball contre la Russie, le 17 janvier 2017 à Nantes
Les Français auront eu deux jours de récupération, dont un passé à l'Insep, avec cryothérapie et soins. "Tout est fait pour que les garçons soient dans de bonnes dispositions", assure Gille.
Les Scandinaves n'en ont eu qu'un pour souffler. "Tout peut arriver, même contre la meilleure équipe du monde", estime toutefois Kristjan Bjornsen, le meilleur finisseur nordique (41 buts).
Mais la France a déjà vécu une désillusion et s'est préparée pour en éviter une autre "dans la lignée de ce qui a été fait jusqu'ici", souligne le coach Didier Dinart, qui s'affranchirait de l'ombre tutélaire de son prédécesseur Claude Onesta en cas de triomphe.