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L'équipe de France de handball, diminuée et déjà qualifiée pour les jeux Olympiques de Rio, s'avance vers l'Euro qui s'ouvre vendredi en Pologne avec l'ambition de conquérir un troisième titre d'affilée sans se brûler les ailes.
A quoi sert ce Championnat d'Europe, le moins important des trois prochains défis des Bleus derrière les JO et le Mondial-2017 organisé sur le sol hexagonal?
La question a hanté le sélectionneur Claude Onesta qui n'a cessé de revoir son effectif au fur et à mesure des forfaits qui pleuvaient comme la grêle sur la base arrière. Six joueurs ont renoncé, dont William Accambray, Mathieu Grébille, Jérôme Fernandez, sans compter Xavier Barachet, touché au genou droit, que le sélectionneur a préféré ne pas emmener à Cracovie pour ne pas prendre de risque.
Le patron des Bleus n'est toutefois pas inquiet outre mesure: "L'inquiétude serait de mise si ce Championnat était vital. Ce qui serait grave, c'est que l'on arrive pas au bout de l'Euro tout en prenant des risques qui entameraient une partie de notre construction pour les échéances futures."
Les aléas offriront justement une opportunité de préparer l'avenir avec des jeunes comme Nedim Remili (20 ans), Théo Derot (23 ans) ou Benoît Kounkoud (18 ans). "Ce n'est pas le titre lui-même qui est important mais plutôt la manière dont on va y parvenir ou pas", insiste Onesta.
- Le fiasco de 2012 en mémoire -
Les champions en titre de tout (Euro, Mondial, JO) ne peuvent néanmoins pas se présenter à Cracovie sans viser le trophée. "On aura un peu moins de pression qu'aux JO, c'est sûr, mais on jouera à fond cet Euro", assure Nikola Karabatic, qui espère ne pas être tracassé par ses adducteurs.
"S'il n'y avait pas eu l'Euro, j'aurais repris plus progressivement. D'une certaine manière, je me mets en danger mais dans le sport, on ne calcule pas", nuance-t-il.
La France conserve une équipe-type capable de battre n'importe qui, avec cinq "Experts" - Nikola Karabatic, Thierry Omeyer, Daniel Narcisse, Luc Abalo, Michaël Guigou - déjà présents il y a dix ans en Suisse lors du sacre continental historique. Cédric Sorhaindo, Luka Karabatic et Valentin Porte complètent le tableau. Kentin Mahé a lui pris de l'envergure.
L'incertitude plane sur les novices lancés dans le grand bain. Si Remili, Derot ou Olivier Nyokas se sont mis en évidence durant la préparation, ils n'ont pas l'expérience d'un Euro, la compétition la plus difficile selon Nikola Karabatic.
"Tu n'es pas à l'abri de perdre confiance dans cette compétition où on joue beaucoup de matches en peu de jours (8 en 17 jours en cas de finale)", affirme la star des Bleus et du PSG, qui garde en mémoire le fiasco de 2012.
- Égaler la Suède -
Avec une équipe au grand complet, auteure d'un quadruplé inédit (JO, Mondial, Euro, Mondial), la France s'était pris les pieds dans le tapis en Serbie (11e). "On n'avait pas bien préparé cette compétition, moi le premier", souligne Onesta. Les Bleus n'ont d'ailleurs jamais réussi à conserver leur trophée continental, ne terminant que troisièmes en 2008.
A ce jour, seule la Suède l'a fait en réalisant le triplé à cheval sur les deux siècles. Les Bleus égaleraient le record de l'équipe scandinave (4 titres) en cas de succès.
L'Espagne, qu'ils ne croiseraient pas avant les demi-finales, se présente comme leur plus sérieux concurrent. Mais il leur faudra avant tout sortir d'un groupe, a priori à leur portée, avec la Macédoine dès vendredi, puis la Serbie et la Pologne poussée par 15.000 supporteurs.
L'Euro sera sublimé par l'enjeu olympique. Il distribuera un seul ticket direct, réservé au lauréat ou au finaliste si la France gagne encore. Il délivrera aussi deux places pour les tournois de qualification olympique en avril.