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© AFP/Thomas SAMSON
Le Norvégien Sander Sagosen (c) arme son tir face au Croate Luka Sebetic en demi-finales du Mondial de hand, le 27 janvier 2017 à Paris
Il ne faut pas se fier à son visage juvénile et à sa mèche rebelle: à 21 ans, Sander Sagosen est déjà le stratège de la Norvège, avec qui il espère jouer un mauvais tour à ses futurs partenaires du PSG dimanche en finale du Mondial-2017.
Sans son prodige, la sélection nordique n'aurait certainement pas atteint la première finale de son histoire, et par la même occasion décroché sa première médaille.
Avec son bras droit capable de transpercer les plus valeureux gardiens, l'actuel demi-centre d'Aalborg (Danemark) a aligné 40 buts en huit matches, ce qui en fait le deuxième meilleur marqueur de son équipe.
Quand la réussite aux tirs le fuit, il est capable de faire briller ses partenaires comme en témoigne son nombre de passes décisives (41).
Mais Sagosen sait aussi défendre, ce qui le rapproche de son "idole" Nikola Karabatic, qu'il retrouvera dès dimanche à Paris-Bercy et la saison prochaine au Paris Saint-Germain.
Vendredi lors de la demi-finale face à la Croatie (28-25 a.p.), le jeune homme au physique imposant (1,93 m, 95 kg) a encore été précieux. Muet en attaque pendant trente minutes, il s'est réveillé dans le "money time".
Alors qu'il ne reste qu'une minute à jouer, son équipe est menée 22 à 21. Durant le temps-mort posé par son sélectionneur, c'est à la pépite scandinave qu'est confiée la lourde responsabilité d'égaliser, le plus tardivement possible pour ne pas redonner une cartouche aux joueurs des Balkans.
Le pari à quitte ou double se révélera payant. Sagosen s'élève au-dessus de la défense croate, et trompe Ivan Pesic d'un tir croisé en bas côté gauche pour arracher la prolongation.
Si l'on ajoute à cela ses 3 passes décisives, et son sacrifice défensif à la fin du temps réglementaire sur Domagoj Duvnjak, son vis-à-vis croate, dont l'impact a été bien limité (3/13 aux tirs), il aura été l'un des plus décisifs de son équipe, avec le gardien Torbjorn Bergerud (16 arrêts) et le pivot Bjarte Myrhol (6/6 aux tirs).
- Sur les traces de Karabatic -
Sagosen s'était révélé lors du Championnat d'Europe 2016 en Pologne, au point de décrocher la distinction de meilleur demi-centre du tournoi. Mais pas encore une première médaille.
Après une victoire surprenante à l'issue du tour principal contre la France (29-24), les Norvégiens s'étaient inclinés en demies contre l'Allemagne (après prolongation), puis face à la... Croatie lors de la "petite finale".
Ce Mondial en France sert de confirmation pour le talentueux joueur d'Aalborg, à qui les observateurs promettent un avenir doré à la Karabatic.
"C'est le meilleur joueur du monde depuis dix ans. Quand j'étais enfant, c'est de lui que je m'inspirais et d'Ivano Balic (NDLR: Champion du monde en 2003 et olympique en 2004 avec la Croatie)", expliquait Sagosen lors de la phase de poules à Nantes, avant la première manche contre la France.
- Paris, un choix sportif et sentimental -
Le meneur norvégien avait fait des dégâts lors de ce match accroché (7 buts, 8 passes décisives) mais les Bleus avaient eu le dernier mot (31-28).
"Sa palette de jeu est très variée, il peut jouer au près, il peut tirer de loin, mais il peut aussi très bien faire jouer les autres. Il a cette culture scandinave qui en fait un joueur techniquement complet", analyse l'ex-gardien des Bleus Bruno Martini, champion du monde en 2001 et manager du... PSG, qui a su séduire le prodige malgré les avances d'autres grosses cylindrées européennes.
Son choix de rejoindre la capitale n'est pas que sportif. Il y retrouvera sa compagne, Hanna Oftedal, arrière d'Issy Paris, présente en tribunes vendredi lors de la demi-finale.
Dimanche, elle encouragera encore son champion sur lequel toute la Norvège parie.