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La joie de Ludovic Fabregas avec ses coéquipiers Luc Abalo et Nikola Karabatic après la victoire des Experts sur la Suède à Lille, le 24 janvier 2017
La demi-finale du Mondial-2017, France-Slovénie, sera aussi un match entre Montpelliérains... Quatre adversaires de Michaël Guigou et consorts portent ou ont porté le maillot du club héraultais qui puise depuis quelques années ses nouveaux talents dans la "Suisse des Balkans".
Jeudi à Paris-Bercy, presque toute l'équipe montpelliéraine sera reconstituée avec au total six joueurs (quatre du côté des Bleus, deux dans le camp adverse): Vincent Gérard, Guigou, Valentin Porte, Ludovic Fabregas et les gauchers Jure Dolenec et Vid Kavticnik.
"On est coéquipiers en club et on s'apprécie mais il n'y aura pas d'amis sur le terrain", prévient Kavticnik, qui avait quitté Kiel (Allemagne) en 2009 avec son ami Nikola Karabatic (aujourd'hui au PSG) pour le Languedoc.
Le grand barbu au crâne lisse était à l'époque le seul joueur de son pays à évoluer au MHB. La saison passée, le contingent était de cinq joueurs avec aussi le pivot Matej Gaber, l'arrière gauche Borut Mackovsek - tous deux au Mondial - et l'ancien ailier droit de la sélection Dragan Gajic, qui ont depuis quitté le club.
Pourquoi Montpellier, détenteur de presque tous les records de trophées en France, a-t-il tant puisé dans le réservoir slovène?
"C'est d'abord une très bonne école de handball, reconnue en tant que telle depuis de nombreuses années, bien avant l'éclatement de la Yougoslavie", explique l'ancien international français et arrière/ailier héraultais Andrej Golic, qui est aujourd'hui agent de joueurs.
Mais c'est aussi lié à l'affaire des paris sportifs. Après 2012, le MHB s'est retrouvé face à une baisse de budget et a dû revoir sa politique de recrutement.
"Il lui fallait des joueurs capables de s'adapter rapidement, jeunes mais avec une expérience internationale et surtout pour un rapport qualité/prix imbattable", détaille le champion du monde 2001, qui a négocié les transferts de la plupart des joueurs slovènes, à l'exception de Kavticnik, arrivé bien avant la tempête des paris.
- Tremplin -
"Vidko" et son compère Dolenec se partagent depuis bientôt quatre ans le poste d'arrière droit dans l'Hérault. "J'aime beaucoup la ville. Le club et ses supporters sont extraordinaires", souligne Dolenec, qui rejoindra l'été prochain le FC Barcelone, un cador européen, pour franchir un palier.
Car Montpellier sert aussi de tremplin vers une grosse cylindrée de la Ligue des champions ou un club de Bundesliga, "le championnat de référence", souligne Gaber.
© AFP/THOMAS SAMSON
L'arrière slovène Vid Kavticnik contre la Russie en 8e de finale du Mondial de hand à Paris, le 21 janvier 2017
"Montpellier, c'est connu chez nous. Le club a remporté la Ligue des champions (2003) et a longtemps été le meilleur en France avant l'arrivée du Paris SG", ajoute le pivot de Szeged (Hongrie), resté trois ans dans l'Hérault.
Mackovsek, lui, n'est resté qu'un an et demi au lieu de trois. "Cela a été difficile pour lui à cause d'une blessure au genou mais il a été capable de nous rendre service avec sa force de frappe de loin. Ils nous ont tous apporté quelque chose", fait valoir Guigou.
Pour le capitaine héraultais, ce genre de rencontre présente à la fois des avantages et des inconvénients du fait de bien connaître une partie de ses adversaires. "Certaines choses ne vont néanmoins pas nous surprendre", conclut-il.