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Déchus de leur couronne continentale mercredi, les handballeurs français ont oscillé entre le très bon et le médiocre lors de l'Euro en Pologne qui a permis de faire des essais mais pose aussi des questions sur leur solidité à six mois des Jeux de Rio.
Le rajeunissement de l'équipe, conséquence de nombreux forfaits, ne peut expliquer à lui seul l'échec des champions en titre de "tout" qui, s'ils ont étoffé leur palette défensive et ont vu l'émergence de Kentin Mahé comme un joueur de premier plan, ont aussi montré des limites lors de rencontres clés.
Les Bleus, qui disputent un dernier match (de classement) sans enjeu vendredi contre le Danemark à Wroclaw, auront ensuite les yeux tournés vers le Brésil. Ils tenteront en août d'y réaliser un triplé inédit avec un effectif en principe bien mieux armé. Cela ne pourra toutefois pas se faire sans une analyse des choses à améliorer.
. Une régularité à retrouver
Impressionnante de facilité contre la Serbie (36-26), le Bélarus (34-23) et surtout la Croatie (32-24) - qualifiée pour le dernier carré - la bande de Nikola Karabatic a aussi plongé lors des deux matches où elle a été bousculée, face à la Pologne (25-31) et la Norvège (24-29), qui n'appartenait pas au gotha européen avant de rallier les demi-finales. "Ces deux matches étaient gagnables", estime le directeur technique national Philippe Bana. Secoués comme rarement, les Bleus ont montré que lorsqu'ils ne dominaient pas, ils n'étaient pas en capacité d'inverser le cours des choses. Ils devront retrouver cette régularité qui leur avait permis de gagner les deux dernières compétitions (Euro-2014, Mondial-2015). Le retour des blessés (Accambray, Grébille, Barachet notamment) devrait faciliter les choses.
. Nikola Karabatic doit-il se ménager?
La star du hand français a réalisé un Euro mitigé. Les 9 buts inscrits - en une mi-temps - contre la faible sélection du Bélarus ne suffiront pas à rehausser son bilan. Pas vraiment ménagé, le demi-centre du PSG a été victime d'une contusion osseuse à la main gauche qui l'a empêché de donner sa pleine mesure contre la Norvège. C'est déjà sa quatrième blessure dans une saison éprouvante avec aussi la Ligue des champions que son club espère conquérir. Il devra peut-être s'économiser.
. Le bilan contrasté des autres titulaires
Six joueurs vivaient leur première compétition les dix-sept emmenés à Cracovie. Ce manque d'expérience du banc a poussé Claude Onesta a s'appuyer essentiellement sur son équipe-type, plus Kentin Mahé, qui s'affirme comme l'un des leaders de demain avec Valentin Porte. Thierry Omeyer a lui montré qu'il restait à 39 ans un gardien de top niveau. Daniel Narcisse a fonctionné en mode diesel. Pour les ailiers Luc Abalo et Michaël Guigou, l'Euro aura été plutôt correct. Cédric Sorhaindo est lui passé à travers contre la Norvège tout comme Luka Karabatic, sans doute le titulaire le plus décevant.
. Quid du rôle de Didier Dinart ?
"Dans le fonctionnement du staff, il y a aussi du flottement, des choses à dire et donc des choses à corriger", a souligné Claude Onesta en évoquant son adjoint Didier Dinart, à qui il a donné davantage de responsabilités à cet Euro pour préparer l'avenir. Cela n'a pas toujours été une réussite. Le fonctionnement sera-t-il modifié pour Rio. "Je ne sais pas. Ce sera l'objet de l'analyse. L'intérêt est de trouver la formule adaptée à une situation donnée. Si cela va mieux en faisant différemment, on n'hésitera pas à le faire", a-t-il répondu.
. Quelques sources de satisfaction
Outre l'émergence de Mahé, la France s'est trouvé un tireur d'élite avec Olivier Nyokas, 29 ans, dont les qualités rappellent à s'y méprendre celles de son jumeau Kévynn. L'Euro aura aussi servi de baptême à des jeunes joueurs (Remili, Derot, Fabregas, Kounkoud) dont les chances de figurer dans les 14 pour les Jeux seront toutefois infimes. Autre satisfaction: le retour de la défense en 5-1 (avec un joueur avancé) qui a montré de belles promesses.