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© AFP/Thomas Samson
Les handballeurs français Valentin Porte, Nikola Karabatic et Thierry Omeyer, le 27 janvier 2014 à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle
Fatigués, les traits tirés, mais victorieux: les désormais triple champions d'Europe français du handball ont été accueillis en héros lundi en fin d'après-midi à Roissy-Charles de Gaulle, au lendemain de leur écrasante victoire contre le Danemark (41-32) en finale de l'Euro-2014.
A peine débarqués de Copenhague, les hommes de Claude Onesta ont pu constater leur nouveau statut, après une septième victoire d'affilée en finale européenne, mondiale ou olympique. Et leur nouveau label d'"indestructibles", qui remplace déjà leur ancienne étiquette d'"experts" à la Une des journaux.
"On est des handballeurs. On est les Bleus. On défend la France", rétorque Michaël Guigou, assailli par les supporteurs mais surtout par une marée de journalistes, armés de micros de caméras de télévision et d'appareils photos.
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Le palmarès de l'équipe de France de handball messieurs, victorieuse de son 3e titre européen dimanche
"Trop de surnoms ont été donnés. C'est quelque chose de médiatique surtout. Pour nous, l'essentiel c'est que l'on gagne nos titres et que le handball soit connu et respecté", ajoute le meilleur buteur de cette finale magique contre le Danemark, avec 10 buts.
Côté respect, c'était sans doute gagné d'avance pour la trentaine de fans irréductibles venus les saluer à l'aéroport, drapeaux tricolores au vent et bérets rouges sur la tête pour certains.
"Les voir en vrai, c'est magique"
"J'aime cette équipe pour les valeurs qu'elle renvoie: l'humilité, la solidarité. C'est un groupe avant tout. Les egos ne priment pas. C'est une vraie équipe. Et en plus, ils sont très forts", sourit Chloé Boyaval, 19 ans, venue de Caen pour voir les Bleus en chair et en os après avoir attrapé le virus du hand lors des JO de Pékin et le premier titre olympique des Bleus.
"Bravo Valentin (Porte, l'un des héros de la finale contre le Danemark, avec ses neuf buts), bravo Nikola" (Karabatic)": les applaudissements fusent, et les champions dégainent aussitôt les stylos pour signer des autographes.
© AFP/Jonathan Nacckstrand
Les handballeurs français, champions d'Europe, le 26 janvier 2014 à Herning
Premier arrivé, "Titi" Omeyer s'engouffre parmi les supporteurs un large sourire aux lèvres, bras levés en signe de victoire. Derrière lui, William Accambray, les frères Nikola et Luka Karabatic, le meilleur buteur de la finale, puis toute l'équipe.
"Les voir en vrai, c'est magique. Ce sont nos petits héros", lâche Emilie Lemaur, 26 ans, venue de Seine-et-Marne. Et les héros apprécient: "Pour nous c'est que du bonheur de pouvoir fêter ce titre avec nos supporters", explique Nikola Karabatic, élu dimanche meilleur joueur du tournoi.
Des Experts à la mode Usain Bolt
"C'est compliqué à décrire ce que je ressens", explique Luc Abalo, l'ailier caoutchouc, encore insaisissable dimanche contre les Danois à Herning, et auteur de sept buts. "Cette médaille, elle ne ressemble pas aux autres", bredouille-t-il, un sourire fatigué sur le visage, aux micros tendus devant lui: "Je suis très fatigué, je suis mort, je n'ai pas dormi depuis hier, je suis KO, et on enchaîne en plus !"
Pas de répit en effet pour les héros: après une conférence de presse, dans un salon de l'aéroport, ils ont été emmenés sur les Champs-Elysées, pour une réception organisée par leur équipementier.
A l'arrivée sur les Champs, une haie d'honneur de 300 à 400 supporteurs. Et une Marseillaise maladroitement jouée par un trompettiste amateur, à laquelle les joueurs répondent un à un par le geste de l'archer popularisé par le sprinter jamaïcain Usain Bolt, en descendant de leur bus bleu-blanc-rouge.
Une longue journée, pour des joueurs harassés, avant une soirée privée, avec proches et familles. "Ce soir, il y a une grosse soirée qui nous attend", confirme Didier Dinart, "Expert" tout jeune retraité devenu entraîneur de la défense des Bleus et présent sur le banc au Danemark aux côtés d'Onesta.
"Et on a vraiment à coeur de se quitter en beauté", ajoute-t-il, laissant présager une nouvelle nuit blanche pour Luc Abalo...