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Les handballeurs français, après deux tours de chauffe, vivront leur premier test de l'Euro mardi (20h30) à Cracovie contre la Pologne, le pays organisateur, dans une atmosphère surchauffée qui leur a souvent réussi.
Depuis quelques années, les Bleus ont pris un malin plaisir à plomber l'ambiance pour la sélection hôte. La Croatie en finale du Mondial-2009 à Zagreb, le Danemark en finale de l'Euro-2014 à Herning ou le Qatar en finale du championnat du monde l'an passé à Doha s'en souviennent encore."Quand vous êtes habitué à jouer des matches extrêmes, ils finissent par avoir une odeur particulière. Les joueurs ne vivent que pour ces moments-là", fait valoir le sélectionneur Claude Onesta, pas inquiet à l'idée de se retrouver face à quelque 15.000 supporteurs polonais en fusion à la Tauron Arena.
"Je sais pertinemment que les joueurs seront mobilisés. On ne peut pas ne pas l'être dans un contexte comme celui-là", assure-t-il.
Ses joueurs ont déjà fait la moitié du travail en se qualifiant pour la deuxième phase avec la manière dès dimanche, contre la Serbie (36-26). Ce nouveau succès, deux jours après celui contre la Macédoine (30-23), leur assure de démarrer le tour principal, également à Cracovie, avec un pécule de deux points.
- Toucher le jackpot -
Prochain objectif: battre la Pologne pour toucher le jackpot - 4 points - dans cette formule de compétition où les résultats obtenus au premier tour contre les autres équipes qualifiées sont conservés.
"Démarrer la suite avec le maximum de points nous permettrait d'avoir un joker", souligne Onesta. Et de bénéficier de trois jours de repos avant de retrouver trois des équipes du groupe B (Croatie, Norvège, Bélarus, Islande), où rien n'est encore fait.
Depuis 2006, date de son premier sacre continental, la France s'est retrouvée à deux reprises avec deux succès avant l'ultime match du premier tour: en 2008 en Norvège (médaille de bronze) et lors du précédent Euro en 2014 au Danemark (or). A chaque fois, elle avait bien terminé le travail.
Jamais deux sans trois? Au vu de l'impression laissée jusque-là, la France est largement favorite. La Pologne a elle dû cravacher comme jamais pour s'imposer: 29-28 contre la Serbie puis 24-23 face à la Macédoine. "Les Polonais valent mieux que ce qu'ils ont montré, relativise Onesta. Jouer devant 15.000 spectateurs, c'est fabuleux mais on a aussi le sentiment de les décevoir en permanence. Quand ils seront mieux concentrés sur leur compétition plutôt que sur l'environnement, ils redeviendront plus dangereux."
- La Pologne en panne de demi-centre -
La perspective de réaliser un exploit contre les champions en titre de "tout" pourrait les libérer. La dernière confrontation, musclée, il y a deux ans à l'Euro, s'était jouée sur des détails (28-27 pour les Bleus).
Troisième des JO en 1976, la Pologne a conquis quatre autres médailles lors du Mondial (bronze en 1982, 2009, 2015 et argent en 2007), mais jamais au Championnat d'Europe. Elle couve beaucoup d'espoirs dans cette édition à domicile.
"Les Polonais adorent les sports collectifs en salle. Le volley-ball reste le plus populaire, mais il y a un vrai engouement pour le hand", assure Pawel Podsiadlo, l'arrière gauche de Nîmes, non sélectionné.
La Pologne mise sur un noyau dur de joueurs évoluant pour beaucoup à Kielce, l'un des meilleurs clubs d'Europe, comme son gardien fétiche Slawomir Szmal, meilleur joueur du monde en 2009, ou encore l'arrière gauche Michal Jurecki, contraint de jouer les pompiers au poste de demi-centre à cause d'une avalanche de forfaits. Une faiblesse sur laquelle la France devra appuyer.