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© AFP/Philippe HUGUEN
Les handballeurs français saluent leurs supporters après leur victoire contre l'Islande au Mondial, le 21 janvier 2017 au stade Pierre-Mauroy à Villeneuve-d'Ascq
Réservé jusqu'ici au seuls abonnés de beIN Sports, le parcours de Nikola Karabatic et consorts lors du Mondial-2017 passe enfin sur TF1, une chaîne gratuite, à partir des quarts de finale mardi (19h00), une opportunité de faire la Une et de doper la popularité du handball.
Ce chemin vers plus de visibilité passera toutefois par une obligation de zapping à la mi-temps: le groupe TF1 diffusera en effet la première moitié de France-Suède (19h00) sur la première chaîne, avant de retransmettre la seconde sur sa filiale TMC. Et cela, "pour maintenir le journal télévisé de 20 heures", explique TF1, qui n'a pas souhaité communiquer ses objectifs d'audience.
"C'est une très belle co-diffusion, un véritable porte-voix, qui va pouvoir donner au handball l'audience qu'il mérite", se réjouit de son côté le directeur technique national Philippe Bana.
L'ancien sélectionneur Daniel Costantini (1985-2001), qui a sorti le handball français du néant, déplore lui le "manque de courage" du groupe TF1 qui "n'a pas voulu prendre le risque de se priver de son public traditionnel" en maintenant le JT.
"C'est assez décevant et cela ne fait pas très sérieux. On a l'impression qu'ils veulent le beurre et l'argent du beurre", ajoute l'ancien entraîneur.
Jusqu'ici, le parcours des Bleus est un vrai succès dans les salles. Tous les matches du premier tour se sont joués à guichets fermés à Nantes (10.500 spectateurs) et le stade de football Pierre-Mauroy à Villeneuve-d'Ascq, converti en Arena, a rassemblé quelque 28.010 spectateurs samedi pour France - Islande (31-25), du jamais vu pour un match du Mondial.
Mais, en matière d'audience télé, ce 25e Championnat du monde n'a pas encore décollé, même si beIN Sports, qui a racheté en exclusivité (pour 80 millions d'euros) les droits à la Fédération internationale (IHF), se targuait d'avoir atteint un pic d'audience - 865.000 spectateurs - pour le match du tour préliminaire France-Norvège (31-28).
En moyenne, 596.000 téléspectateurs ont suivi la rencontre, c'est plus que le nombre de licenciés dans l'Hexagone (518.728 selon la Fédération française). Mais cela reste très éloigné des chiffres enregistrés par TF1 pour la finale du Mondial-2015 à Doha: un pic de 12,6 millions de téléspectateurs et 9,1 millions en moyenne (43% de part d'audience).
Pour franchir la barre des 600.000 licenciés, la FFHB mise beaucoup sur un sixième titre planétaire des Bleus mais aussi sur le coup de projecteur de TF1.
"On aurait préféré que l'ensemble des matches de l'équipe de France passent en clair. On aurait tout intérêt à ce qu'il y ait des millions de téléspectateurs, pour notre développement et pour nos partenaires économiques", a admis toutefois le manager général des Bleus Claude Onesta dans les colonnes du Monde.
- Bana: "La cerise mais pas le gâteau" -
"On aurait pu espérer une diffusion plus forte. Mais nous ne sommes pas les maîtres de la revente des droits télés. On a essayé de pousser auprès de la Fédération internationale pour que tous les matches soient diffusés en clair, mais on ne pouvait guère faire plus", explique à l'AFP Philippe Bana.
"C'est un marché très complexe et très concurrentiel. On ne peut pas reprocher à beIN Sports d'avoir acquis les droits", ajoute le DTN, déjà heureux que TF1 ait racheté à la chaîne thématique sportive trois matches des Bleus, des quarts jusqu'à la finale s'ils se qualifient.
Les chaînes généralistes "veulent la cerise sur le gâteau et non pas acheter tout le gâteau" - en d'autres termes ne pas investir dans toutes les rencontres - ajoute Philippe Bana.
A défaut de visibilité en clair durant toute la compétition, les champions du monde en titre auront au moins évité la concurrence du débat de l'entre-deux-tours de la primaire socialiste, programmé mercredi soir (sur TF1), entre les quarts de finale et la demie éventuelle jeudi.