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© AFP/JAVIER SORIANO
Le Danois Mikkel Hansen exulte après un but face à la France en finale du tournoi de hand des JO de Rio, le 21 août 2016
Une fois champion d'Europe, puis olympique depuis l'été dernier et bientôt du monde? Le "sniper" Mikkel Hansen cible le dernier trophée qui lui manque avec le Danemark lors du Mondial à Paris, sa ville d'adoption.
La star danoise, 29 ans, s'élancera vendredi face à l'Argentine dans la capitale française (AccorHotels Arena), où il joue en club depuis plus de quatre ans.
"Cela va être super intéressant pour moi de disputer le Mondial ici. J'espère que la salle sera pleine et qu'on donnera tout pour gagner parce qu'on a déjà perdu deux finales (2011, 2013)", affirme l'arrière gauche du Paris SG.
A Paris, Hansen, passé par Copenhague et Barcelone, est comme un poisson dans l'eau: "La ville est incroyable. Je joue dans un championnat relevé, pour un club qui a de super joueurs et un super coach. Que demander de plus?"
Au PSG, Hansen côtoie la plupart des vedettes de l'équipe de France: les frères Karabatic, Thierry Omeyer, Daniel Narcisse ou encore Luc Abalo, qui lui ont fait tant de misères par le passé. En finale du Mondial-2011 en Suède, notamment, ou encore en finale de l'Euro-2014 où Hansen et ses partenaires ont été humiliés (41-32) devant 14.000 Danois à Herning.
Mais à Rio le 21 août, la hiérarchie s'est inversée. Le Danemark a enfin réussi à battre les Bleus (28-26) pour s'offrir la médaille d'or olympique, la première de son histoire chez les messieurs. Alors forcément, les objectifs sont revus à la hausse.
- 'Le marteau' -
"On a pris beaucoup de confiance après avoir gagné un match aussi important, en plus contre la France. Clairement maintenant, l'objectif c'est de gagner le Mondial", clame-t-il.
Mais pas question de chambrer ses partenaires français du PSG. "J'ai gagné combien de fois contre eux ? Une fois sur... dix ! Si je me mets à blaguer avec eux pour une victoire, c'est que je suis fou", assure ce grand amateur de mode.
Cheveux longs, barbe savamment taillée et bandeau époque Björn Borg, Hansen soigne son look et anesthésie les gardiens qui ont le malheur de se trouver sur son chemin: un vrai tireur d'élite capable de marquer de loin quand on s'y attend le moins et dans un trou de souris.
Ses incroyables jets francs (coups francs au foot), en particulier celui inscrit à la dernière seconde contre la Russie (25-24) lors des JO-2008 (1er tour), font le bonheur des passionnés de handball sur YouTube.
Lorsqu'il évoluait à Copenhague (2010-2012), les supporters l'avaient surnommé "the Hammer" (le marteau) et le refrain de 'U Can't Touch This' de MC Hammer mettait l'ambiance après chacun de ses buts.
- 'Coup de fouet' -
Ce fils d'un ex-international dans les années 1980, est "atypique" selon Philippe Gardent qui l'a entraîné au PSG (2012-2015). "Il n'a pas de qualités physiques exceptionnelles (NDLR: 1,96 m et 100 kg quand même !) mais dispose d'un poignet qui, lui, est exceptionnel", souligne l'ancien membre des "Barjots", la première équipe de France championne du monde en 1995.
Une véritable arme qui fonctionne "comme un fouet" et lui permet d'envoyer le ballon où il veut "avec des impacts variés à l'infini", dixit le directeur technique national du handball français Philippe Bana.
"Ce qui le rend particulier, c'est sa façon d'armer ses tirs. Il peut tirer fort et de haut ou armer son bras sur le côté et donner des trajectoires imprévisibles au ballon", renchérit Luc Abalo, ailier droit de la France.
Moins performant en club à son retour des Jeux de Rio, Hansen compte bien briller lors de ce Mondial et peut-être, qui sait, battre encore la France mais cette fois-ci chez elle.
"Ce sera très difficile", dit l'intéressé qui respecte et craint toujours les Bleus. Mais finalement, n'est-ce pas plutôt le Danemark que les Français ont à craindre ? "J'espère...", répond-il.