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Le Qatar a accompli un exploit retentissant en devenant le premier pays non-européen à se qualifier pour la finale d'un Mondial messieurs de handball, chez lui à Doha, au détriment de la Pologne (31-29) vendredi.
Le petit émirat du Golfe est ainsi assuré d'obtenir une première médaille mondiale, après avoir réussi là où la Tunisie (4e en 2005) et l'Egypte (4e en 2001) avaient échoué.
Il affrontera l'Espagne, tenante du titre, ou la France, championne olympique et d'Europe en titre, dimanche en finale.
Sa présence en finale est une incongruité absolue au regard du passé du handball dans ce pays, qui ne s'est ouvert au sport que depuis environ 25 ans et a décidé d'en faire l'axe majeur de sa diplomatie.
Mais il récompense le génie de l'entraîneur espagnol Valero Rivera, qui a réussi à mettre en musique une équipe composée d'une mosaïque de nationalités (Bosnie, Cuba, Egypte, Espagne, France, Iran, Monténégro, Syrie, Tunisie, Qatar).
Une longue clameur des 15.000 spectateurs, dont une très large majorité de Qataris portant la dishdasha, la tunique blanche traditionnelle, a accueilli au son des tambourins le dernier but de l'ailier Mahmoud Hassab Alla.
Dans les tribunes, le cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, l'émir du Qatar, applaudissait à tout rompre comme ses compatriotes, fier de son équipe.
Contrairement au match contre l'Allemagne (24-26) en quarts de finale, où les Qataris avaient très rapidement mené les débats, ils ont eu beaucoup plus de difficultés à s'adapter au plan de jeu des Polonais.
Mieux en place tactiquement, la Pologne a fait la course en tête dans les vingt premières minutes (10-8, 19e), grâce à un Michal Jurecki inarrêtable (6 buts à la pause).
Mais le magicien Rivera, qui avait conduit l'Espagne au sacre mondial en 2013, a trouvé les bons ajustements. Il a sorti Youssef Benali du banc pour défendre plus haut sur Jurecki et a décidé de jouer avec trois droitiers sur les postes arrières en attaque.
Bertrand Roiné, champion du monde avec la France en 2011, a répondu aux attentes de son entraîneur. Avec l'aide du Cubain d'origine Rafael Capote, il a permis à son équipe de finir en trombe pour repasser devant à la mi-temps (16-13, 30e).
Le jeu polonais, si efficace en début de match, a un instant paru se décomposer pour de bon (14-19, 36e). Mais la rentrée de Karol Bielecki, associée à une défense plus agressive, lui a rendu quelques couleurs (19-22, 46e).
Le gardien bosnien du Qatar Danijel Saric (12 arrêts) est alors entré en scène, comme en quarts, pour repousser les attaques adverses. Les Polonais n'ont cependant pas abandonné aussi facilement.
Ils sont revenus plusieurs fois à deux buts (25-27, 57e), mais les Qataris, à l'image du petit demi-centre Kamalaldin Mallash (6 buts), ont montré beaucoup de cran et de calme pour préserver cette maigre mais si précieuse avance.