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© AFP/PASCAL GUYOT
Nikola Karabatic en conférence de presse, le 7 janvier 2017 à Montpellier
Seize ans après le sacre des "Costauds", l'équipe de France se lance le grand défi de remporter un nouvea titre de champion du monde à domicile, lors de la 25e édition qui s'ouvre mercredi à Paris et doit faire basculer le handball hexagonal dans une autre dimension.
Les Bleus et les dirigeants de la Fédération française (FFHB) jouent gros. Car il est autant question de suprématie sportive que de développement de la discipline dans un contexte marqué par la candidature de Paris pour l'organisation des JO-2024.
Sur les parquets, Nikola Karabatic et sa bande, détenteurs de tous les titres (Euro, Mondial, JO) il y a encore un an, batailleront pour conserver la dernière couronne en leur possession et prouver qu'ils restent les rois.
En coulisses, dirigeants et membres du comité d'organisation du Mondial-2017 s'activent depuis bientôt deux ans pour faire de cet événement "une grande fête populaire" en attirant des passionnés mais aussi un public plus large dont les jeunes gens viendraient gonfler le nombre de licenciés.
L'objectif? Franchir la barre des 600.000, à l'instar du basket-ball l'an passé. Comme le souligne Philippe Bana, directeur technique national depuis 1999, "la médaille crée l'enfant qui joue". Depuis le premier titre tricolore, lors du Mondial en Islande en 1995, la Fédération a triplé les rangs de ses pratiquants selon le DTN.
- Coup de projecteur -
Celle-ci peut compter sur deux locomotives "qui tirent le wagon du développement": l'équipe masculine, une vraie machine à titres (10 au total - 5 Mondiaux, 3 Euros, 2 JO, dont huit glanés lors des dix dernières années) mais aussi la sélection féminine, médaillée de bronze lors de l'Euro en décembre et d'argent lors des Jeux de Rio en août.
Au Brésil, la France a réussi la prouesse de placer ses deux équipes sur le podium puisque les "Experts" ont eux aussi décroché l'argent après l'or en 2008 et 2012.
Comme à Rio ou lors du Mondial-2015 au Qatar, ils auront droit à un coup de projecteur. TF1, qui a racheté des droits à BeInSports, compte diffuser trois matches - quart de finale, demi-finale, finale - en partenariat avec sa filiale TMC s'ils vont au bout. Il y a deux ans, lors de la retransmission de la finale de Doha, la Une avait connu un pic d'audience de 12,6 millions de téléspectateurs.
En tribunes, le but est d'attirer 500.000 personnes au total. Entre 300.000 et 400.000 places sur les 656.000 mises en vente dans les huit villes accueillant la compétition ont trouvé preneur à quelques jours du coup d'envoi selon David Donnelly, chargé du marketing et de la communication au comité d'organisation.
- Condamnés à gagner -
A Lille, les organisateurs veulent battre le record d'affluence pour un match du mondial (25.000 personnes en 1999 au Caire) en remplissant le stade Pierre-Mauroy (27.500 places en configuration hand) censé accueillir le huitième et le quart de la France si celle-ci se qualifie.
Le rêve de la FFHB? Retrouver la même ambiance que lors du Mondial-2007 de rugby qui avait dopé la cote de popularité de l'Ovalie.
Mais pour que la réussite soit totale, les Bleus sont condamnés à gagner. Ils en ont l'étoffe et l'expérience au regard de leur flopée de stars dont Nikola Karabatic, Daniel Narcisse et Thierry Omeyer - les deux derniers rescapés du Mondial-2001 - mais les jeunes, plutôt discrets à Rio, devront apporter leur pierre à l'édifice.
La tâche s'annonce périlleuse pour la troupe française, dirigée désormais par deux sélectionneurs, Didier Dinart et Guillaume Gille, titrés en 2001, Claude Onesta étant devenu manager général.
Car les attentes seront accrues, le défi physique intense et la concurrence plus rude avec l'ambition décomplexée de l'Allemagne, championne d'Europe, et du Danemark qui a fait chuter la France en finale à Rio après lui avoir longtemps servi de souffre-douleur.
"Jouer chez nous va nous donner un coup de boost, promet Luka Karabatic. Il faudra voir cela de manière positive, ne pas se poser de questions et foncer."