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La France voit poindre au loin un cinquième titre mondial, mais l'Espagne, la tenante du titre, qu'elle affronte en demi-finale du Mondial messieurs de handball, vendredi (19h00) à Doha, n'est pas décidée à abandonner son bien sans résistance.
C'est un peu la finale avant l'heure, n'en déplaise au Qatar et à la Pologne, les deux autres demi-finalistes. La France est la meilleure équipe de la décennie écoulée, sans contestation aucune. Et l'Espagne est la seule à avoir un peu mis à mal son hégémonie ces trois dernières années.
Retrouver les Bleus en demi-finale est une habitude dont on ne se lasse pas. Ce sera la 11e pour eux sur les 13 dernières compétitions majeures, depuis le Mondial-2005 (3e). Mais aussi la 19e sur les 29 dernières, depuis les JO-1992 (3e).
Les chiffres suffisent à traduire l'excellence de la France. Sur les 23 dernières années, elle a conquis deux titres olympiques (2008, 2012), quatre titres mondiaux (1995, 2001, 2009, 2011) et trois titres européens (2006, 2010, 2014).
L'Espagne, en gagnant le Mondial-2013 sur son sol, est la seule avec le Danemark, à l'Euro-2012, à avoir grappillé les miettes laissées par les Français depuis six ans.
La France, avec deux joueurs dont ce sera la septième demi-finale mondiale, le capitaine Jérôme Fernandez et le gardien Thierry Omeyer, resplendissant sur les deux derniers matches, à l'assurance de ceux qui ont maintes fois volé à de telles altitudes.
Elle a plané sur son huitième de finale contre l'Argentine (33-20), puis sur son quart face à la Slovénie (32-23). Elle aborde donc en pleine confiance ce rendez-vous, mais sans verser pour autant dans l'arrogance.
Les Bleus sont conscients de la qualité des Espagnols qu'ils côtoient pour certains en club et qui ont remporté leurs sept premiers matches, dont le quart de finale contre le Danemark (25-24), finaliste il y a deux ans.
- 'Un rendez-vous d'hommes forts' -
"Cette équipe d'Espagne a des arguments que d'autres n'ont pas", constate Claude Onesta. "Dans sa profondeur de banc, elle se rapproche de nous. Elle a des joueurs confirmés, en nombre, très expérimentés, qui ont déjà gagné de grandes compétitions et qui sont donc un peu apaisés de cette quête."
"Ca va être un rendez-vous d'hommes forts. Il y aura un long bras de fer et il faudra la valeur de l'un ou l'autre joueur pour faire basculer le match", estime le sélectionneur français.
Cet homme pourrait être Nikola Karabatic. Le demi-centre de l'équipe de France n'a pas eu à forcer trop son talent jusqu'ici. Il s'est ainsi rapproché lentement de la barre des 1000 buts en sélection (998), qu'il pourrait battre vendredi.
La France a peut-être un petit ascendant psychologique. Elle a battu deux fois l'Espagne ces dernières années, avant d'aller décrocher un titre : en quart de finale des JO-2012 à Londres (23-22), et en demi-finale de l'Euro-2014 (30-27).
"On remet tout à zéro à chaque fois", tempère cependant Onesta. "On peut dire qu'ils ne nous ont jamais battus, mais il y a toujours une première fois."
"Ca va être un combat défensif très fort", prédit-il. "Les matches contre l'Espagne sont rarement splendides, avec beaucoup d'envolées. Ce sont souvent des matches très accrochés, rugueux, pas forcément très débridés, pas toujours très jolis à voir."
Les Bleus ont dégoûté l'Argentine et la Slovénie par leur défense impénétrable. Mais l'Espagne a du répondant en la matière et peut compter sur un gardien, le jeune Gonzalo Perez de Vargas, en grande forme et plus mûr que l'an passé à l'Euro.
"Gonzalo est un gardien atypique qui surprend un peu parce qu'il est méconnu", souligne Onesta. "C'est vrai qu'il est en réussite et ça peut être un élément déterminant. Mais le propre de la jeunesse, c'est aussi la fragilité. Donc à nous de le faire douter."