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Tout juste auréolée de son cinquième titre mondial, l'équipe de France messieurs de handball peut déjà se tourner vers son prochain grand objectif: réussir le triplé aux jeux Olympiques de Rio en 2016, pour lesquels elle est désormais qualifiée.
"L'histoire on va la laisser de côté pendant un moment. On va savourer cette belle médaille avec beaucoup de travail derrière", s'est exclamé Nikola Karabatic, après la victoire dimanche devant le Qatar (25-22) qui a fait de la France la première nation quintuple championne (1995, 2001, 2009, 2011, 2015).
Un journaliste venait de faire remarquer au demi-centre des Bleus qu'ils auraient une nouvelle chance de marquer l'histoire à Rio, où ils viseront un troisième titre olympique consécutif, ce qui n'a encore jamais été réussi.
La perspective laisse rêveur dans le sport collectif français qui ne compte qu'un autre titre olympique, avec le football en 1984. Obnubilé qu'il est par la victoire, Karabatic ne mettra probablement pas bien longtemps à fixer son ambition sur Rio.
Toutes les équipes, les plus talentueuses soient-elles, finissent par mourir un jour. Mais rien n'indique que l'heure des "Experts", qui ont remporté sept des neuf dernières grandes compétitions internationales depuis les JO-2008, soit arrivée, bien au contraire.
- Construire la transition -
Depuis dimanche soir, et pour la deuxième fois de son histoire, la France détient simultanément les trois titres majeurs (olympique, mondial et européen). Ce triplé n'avait été réalisé par aucun pays.
La permanence des Français au sommet tient avant tout à leur capacité à renouveler à toutes petites touches l'équipe, et à intégrer lentement les plus jeunes sans s'aliéner l'expérience et la compétence des plus anciens, dont la soif de titres est inextinguible.
Au Qatar, ils ont été sept (sur 17) à enlever leur premier titre mondial, un chiffre qui augure plutôt bien de l'avenir. La jeunesse française, autour en particulier de Kentin Mahé, Mathieu Grébille et Valentin Porte, est à la hauteur. Sans oublier ceux qui rôdent aux portes de l'équipe, comme Timothey Nguessan ou Benjamin Afgour.
"C'est vrai qu'il y a une énorme concurrence dans cette équipe, des jeunes qui poussent fort", a reconnu lundi soir le "vieux" capitaine de Bleus, Jérôme Fernandez, âgé de 37 ans.
Claude Onesta s'étonne lui que la domination des Bleus dure depuis aussi longtemps. Mais le sélectionneur ne peut en même temps s'empêcher de penser que "peut-être pour les dix ans qui viennent, ça va être encore la même histoire".
"L'équipe est bien en place", avait-il souligné après la finale. "De jeunes joueurs l'intègrent et commencent à avoir des rôles importants. Il faut qu'on travaille encore sur le renouvellement de ceux qui sont présents aujourd'hui."
"On a la chance d'avoir des anciens performants et qui font le lien avec les générations. On parle de compagnonnage", a-t-il ajouté lundi soir, lors du retour triomphal des Experts à l'aéroport de Roissy.
-Le cas Fernandez-
Avant les Jeux, la France devra défendre son titre européen en 2016 en Pologne. La sagesse voudrait qu'elle se serve de ce rendez-vous pour préparer Rio. D'autant que le précédent Euro pré-JO, en 2012, avait débouché sur son pire échec en plus de vingt ans (11e).
"C'est ce qui me paraît le plus lucide. Par contre, est-ce que vous pensez que cette équipe peut se contenter d'aller sur une compétition pour travailler?", s'interrogeait Onesta.
Le sélectionneur devra décider comment gérer le cas Jérôme Fernandez. Le capitaine a peu joué lors de ce Mondial, mais il s'est souvent révélé précieux.
Le Toulousain, qui aura 38 ans en mars, a expliqué lundi qu'il n'irait pas jusqu'au Mondial-2017. "Je serai trop vieux", a-t-il déclaré à sa descente d'avion.
"Je me sens encore compétitif, je me sens très bien dans ma peau", a tempéré le capitaine, qui n'a pas dit non à Rio-2016, ajoutant toutefois que "les choses évoluent vite", "surtout pour les jeunes qui progressent très très vite".
Onesta a assuré qu'aucune décision n'avait encore été prise. Mais autour de ce cas symbolique, il se doit de penser à l'avenir. Car après les Jeux, pointe un autre enjeu fondamental pour les Tricolores, avec le Mondial-2017, qui sera organisé en France.