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Biberonné au handball par son "Barjot" de père, puis couvé par Claude Onesta, le polyvalent Kentin Mahé a su attendre son heure en équipe de France où il sera amené à prendre plus de responsabilités lors de l'Euro en Pologne (15-31 janvier).
Les blessures en cascade offrent une opportunité de sortir de l'ombre au "couteau suisse" des Bleus (24 ans, 40 sélections) qui peut évoluer à deux postes, ceux d'ailier gauche et de demi-centre.
A cause de la concurrence, le fils de Pascal Mahé, médaillé de bronze lors des JO-1992 et champion du monde en 1995 (297 sélections), a dû s'armer de patience. Sélectionné pour la première fois en octobre 2010 (à 19 ans), il n'a connu son baptême dans une grande compétition que l'an passé, lors de l'épopée mondiale des Bleus au Qatar.
Le précédent Euro, remporté aussi par la France en 2014 au Danemark, le joueur de Flensbourg (Allemagne) l'avait suivi des tribunes. "C'était très enrichissant de voir la préparation des matches, souligne-t-il toutefois. Quand tu vois cela de l'extérieur, après, tu es préparé."
Apprendre au contact des plus grands, sans être lancé dans le grand bain immédiatement, est le schéma voulu par le sélectionneur Claude Onesta qui cite ce joueur vivace (1,86 m, 83 kg) comme un exemple d'intégration réussie.
"Depuis les Jeux de Londres en 2012, il est présent avec nous lors de tous les rassemblements. Il connaît parfaitement le niveau international et le fonctionnement de l'équipe. Le jour où vous affectez davantage de responsabilités à ce genre de joueurs, il ne tombe pas du troisième étage", explique le patron des Bleus, qui attend néanmoins plus de constance de sa part.
- Le handball, comme une évidence -
Jeudi soir, lors du premier match amical contre la Norvège (27-26), Mahé a fini meilleur buteur des siens (7), jouant à la fois sur l'aile gauche, à l'arrière et en harcelant les porteurs de ballons adverses lors des séquences défensives. Avec parfois, un peu de trop de fougue.
"La première mi-temps était assez exceptionnelle d'engagement et de réussite et la seconde assez approximative avec beaucoup de déchets. Il a une forme d'innocence qui est un rayonnement par moments et de temps en temps qui provoque de la crainte", analyse Claude Onesta.
"Il ne faut pas le brider parce qu'il pétille. Mais on ne peut pas non plus ne s'en remettre qu'à sa lucidité parce qu'elle est parfois étonnante", poursuit-il.
"Peut-être que j'ai tendance à m'enflammer. Il faudrait que je mette davantage le ballon sous le maillot comme on dit, en prenant moins de risques et en jouant la sécurité", admet Mahé qui a façonné son jeu depuis l'âge de 9 ans en Allemagne où son père était joueur puis entraîneur.
Devenir handballeur professionnel s'est imposé "comme une évidence" pour le jeune homme, "pas effrayé" à l'idée de marcher sur les traces de son paternel, l'un des pionniers des "Barjots", considéré à l'époque comme l'un des meilleurs défenseurs du monde.
"Il m'a encouragé sans jamais me mettre de pression", souligne Mahé fils, qui garde un souvenir ému de sa rencontre avec Daniel Narcisse, à l'âge de 10 ans en 2001, juste après le titre mondial de la France à Paris.
"Quinze ans après, on joue ensemble", savoure Mahé qui espère briller comme son glorieux aîné.