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Les handballeurs français, en campagne pour décrocher un quatrième trophée continental, à partir de vendredi en Pologne, ont initié leur razzia de trophées il y a tout juste dix ans à Zurich, acte fondateur de la saga des "Experts".
Le succès en Suisse marquait un jour historique pour le handball français qui, titré au Mondial à deux reprises (1995, 2001) ne s'était encore jamais paré de la couronne européenne.
Aujourd'hui, il reste cinq rescapés de cette épopée: Nikola Karabatic, Thierry Omeyer, Daniel Narcisse, Luc Abalo et Michaël Guigou. Ils sont encore les vedettes de l'équipe de France.
Karabatic, la plus grande star des Bleus, a le sourire jusqu'aux oreilles lorsqu'on lui parle de l'Euro-2006. "C'était une aventure magique. Cela reste un grand souvenir pour moi parce que c'était mon premier titre avec les Bleus. Il y avait quelques nouveaux joueurs (Abalo notamment) et la France n'avait pas gagné depuis 2001."
C'était aussi le premier trophée du sélectionneur Claude Onesta, successeur de Daniel Costantini. "Avant le tournoi, nous étions loin de penser que nous allions quasiment tout gagner pendant dix ans", souligne le technicien toulousain qui avait sauvé sa tête un an plus tôt lors du Mondial en Tunisie où la France avait arraché de justesse la troisième place.
"On était sorti traumatisé des Jeux d'Athènes en 2004 (quart de finale), dit-il. En janvier 2005, on vit une compétition tout aussi traumatisante où on s'en sort un peu miraculeusement après avoir été à deux doigts d'une élimination au premier tour. L'histoire aurait pu s'arrêter là pour moi."
A son arrivée en Suisse, l'équipe de France n'a pas les certitudes d'aujourd'hui. Le début de compétition est d'ailleurs compliquée. Après une promenade inaugurale contre la Slovaquie (35-21), c'est le coup de massue contre l'Espagne, championne du monde en titre (9-17 à la mi-temps, score finale 26-29).
Les Français sauveront leur peau contre l'Allemagne (27-25) lors du dernier match de poule. Ils ne s'arrêteront plus. Après trois succès avec au moins dix buts d'écart contre la Slovénie, la Pologne puis l'Ukraine, les Bleus accèdent aux demi-finales où se dresse un énorme client: la Croatie du génial Ivano Balic, championne olympique en titre.
Un an plus tôt, la sélection des Balkans avait battu la France au même stade lors du Mondial (32-35). Les Bleus prendront leur revanche avec brio (29-23). La finale face à l'Espagne sera une véritable démonstration de force (31-23).
- Changement de méthode -
"On était souvent bien placés. Mais il nous manquait un match référence. On l'a fait sur ce Championnat d'Europe où on a su bien se rattraper après la défaite en poule contre l'Espagne. Après cela, on a changé notre jeu et cela a payé", relate Karabatic.
Outre les aspects tactiques, ce tournoi symbolisera aussi le triomphe du changement de méthode initié par Claude Onesta, qui voulait laisser davantage d'autonomie aux joueurs.
"Costantini travaillait avec des méthodes efficaces mais anciennes. Il intervenait dans tous les domaines de la performance. Nous avions voulu faire appel à des intervenants multiples. Cela a bougé les lignes. Il a fallu un temps de maturité pour que cela prenne", explique-t-il.
"L'idée, c'était de produire des performances de manière plus fréquente et pérenne en faisant en sorte que les joueurs s'emparent du projet dans lequel ils étaient engagés", ajoute-t-il.
Cette "réforme" de la maison bleue a dépassé ses espérances. Sept autres médailles d'or ont suivi le sacre de 2006, donc deux aux JO.