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© AFP/LOIC VENANCE
L'ailier de l'équipe du Japon Rémi Anri Doi Feutrier marque un but face à la Russie, le 12 janvier 2017 à Nantes
France-Japon (17h45) sera un match "très spécial" pour Rémi Feutrier, alias Anri Doi, un handballeur à l'étonnant parcours, né à Paris mais formé au pays du Soleil-Levant et passé professionnel à Chambéry sur un coup de dés.
Quand il a posé ses valises en Savoie, en 2012, l'ailier gauche avait fait une croix sur son rêve de devenir international, à cause d'un genou récalcitrant. Il souhaitait "étudier le français", la langue de son père, et "aller voir les matches de Chambéry le weekend au Phare (la salle du CSH)". Mais le destin en a décidé autrement...
"Chambé", c'est une place forte du hand français mais aussi le club de ses idoles, les "Barjots" Jackson Richardson et Stéphane Stoecklin qui lui a un jour donné son maillot lorsqu'il évoluait dans le Championnat nippon (1998-2003).
Alors quand il décide de quitter le Japon pour la France, son père lui conseille de rejoindre la Savoie et vante ses mérites auprès des dirigeants du club.
De fil en aiguille, Anri Doi - c'est son nom japonais - se retrouve à faire les entraînements avec le centre de formation puis les matches avec la réserve en national 1 (troisième division), ses pépins physiques l'ayant laissé tranquille.
Ses prestations suscitent l'intérêt des dirigeants de l'équipe première qui vont lui faire signer un contrat professionnel.
"Quand je me suis retrouvé dans le vestiaire avec Bertrand Gille (l'ancien pivot du club et de l'équipe de France), j'avais l'impression de rêver encore", raconte le jeune métis de 27 ans, deuxième dans la hiérarchie des ailiers gauche à Chambéry où il est en fin de contrat.
"Au début, c'était dur de m'adapter. J'étais encore trop réservé et j'avais encore trop la mentalité japonaise", explique ce joueur explosif (1,80 m, 74 kg), qui aura joué jusqu'ici 47 matches en D1 en quatre saisons (pour 100 buts).
Il ira au bout de son rêve en intégrant la jeune sélection japonaise. La médaille de bronze décrochée début 2016 lors du Championnat asiatique à Manama (Bahreïn) scelle la qualification de son équipe pour le Mondial en France.
Un aboutissement et une "fierté" pour Feutrier qui a inscrit 5 buts face à la Russie jeudi soir pour son premier match dans cette compétition sans pouvoir empêcher la lourde défaite des siens (29-39).
Il a maintenant "hâte" d'affronter la France. "Ce sera très difficile mais il ne faut pas avoir peur. On est là pour progresser, s'amuser et prendre de l'expérience dans la perspective des JO-2020 (organisés à Tokyo)", explique-t-il.