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© AFP/Antonin THUILLIER
Le gardien Vincent Gérard impérial dans les buts des Experts contre la Slovénie en demi-finale du Mondial, le 26 janvier à Paris
Et Vincent Gérard éclipsa Thierry Omeyer dans les buts de l'équipe de France: longtemps propriété exclusive de l'Alsacien, le poste de dernier rempart des Bleus est revenu jeudi soir à Gérard pour la qualification des Experts pour la finale de "leur" Mondial-2017.
"Vincent! Vincent! Vincent!". Le public de Bercy ne s'est pas trompé en scandant dans les 10 dernières minutes le prénom du gardien titulaire des Bleus, homme du match de la demi-finale gagnée contre la Slovénie (31-25).
Gérard avait été l'élément essentiel de la difficile victoire en quart de finale contre la Suède mardi à Lille (33-30), en rentrant au bout de 25 minutes de jeu pour suppléer un Thierry Omeyer fantomatique (2 arrêts du 15 tirs). Ses arrêts en début de seconde période avaient permis de renverser une situation mal engagée pour les Français, derrière au score après 30 minutes (16-15).
Pour la demi-finale, les deux sélectionneurs tricolores, Didier Dinart et Guillaume Gille, ont réservé une surprise en alignant dès le début de la partie le portier de Montpellier, alors que tout le monde s'attendait à une revanche de "Titi", habitué à des réactions d'orgueil.
A voir les encouragements de Dinart au bout de trente secondes, le staff avait à c?ur de motiver leur habituel remplaçant transformé en titulaire.
Grand bien leur a pris de tenter ce pari, puisque le gardien trentenaire a parfaitement rempli son rôle: aidé par une défense agressive comme les Français en ont pris l'habitude ces dernières années, il a repoussé les tentatives de ses coéquipiers en club, Jure Dolenec ou Vid Kavticnik.
- Omeyer toujours populaire -
Avec six arrêts, son apport a été important pour permettre aux Bleus de rentrer au vestiaire avec un avantage de trois buts (15-12) à la mi-temps. Et il est reparti sur les mêmes bases en seconde période pour permettre à ses coéquipiers de gérer une avance face à des Slovènes accrocheurs.
© AFP/Antonin THUILLIER
Accolade entre Thierry Omeyer et Vincent Gérard après la victoire des Experts sur la Slovénie, le 26 janvier 2017 à Paris
A l'image de cette parade à la 43e minute qui a empêché les Slovènes de revenir à trois buts et offert une remontée de balle rapide des Experts, conclue à l'aile droite par Luc Abalo pour une avance de cinq buts (23-18). Rebelote cinq minutes plus tard, dans un contexte identique (25-21).
Présent lors de l'aventure dorée des Bleus à l'Euro-2014 au Danemark, et argentée aux JO-2016 à Rio, il a relégué définitivement Cyril Dumoulin en N.3. Jeudi, il a fini sa rencontre à 17 arrêts.
Daouda Karaboué, ou encore Cyril Dumoulin: longtemps Omeyer a condamné d'excellentes doublures sur le banc de touche, mais cette fois-ci, Gérard a su s'engouffrer avec brio dans la brèche d'un Mondial en demi-teinte du Mulhousien, seulement en "transe" lors du match d'ouverture contre le Brésil (14 arrêts à 67%).
Facilement chambreur en dehors du terrain, Gérard n'a pour autant pas mis de côté sa relation avec Omeyer: échangeant régulièrement avec lui lors des phases d'attaque contre la Slovénie, il lui a cédé sa place pour les jets de 7 mètres adverses.
Omeyer, élu à six reprises meilleur gardien d'un tournoi international (2006, 2008, 2009, 2011, 2012 et 2015) a alors pu vérifier sa cote de popularité intacte auprès du public parisien: les "Titi Titi" des 15.000 spectateurs ont résonné pour mettre une pression d'enfer sur Dolenec, qui a failli céder, ne trompant que grâce à l'aide du poteau celui qui a été son coéquipier à Montpellier durant une saison (2013-14).