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L'Allemagne, revenue au plus haut niveau après neuf ans de disette, retrouve l'Espagne, souvent bien placée mais rarement titrée, en finale de l'Euro-2016 de handball messieurs, dimanche (17h30) à Cracovie (Pologne).
Ce Championnat d'Europe plein de rebondissements aura finalement accouché d'un duel ultime entre deux nations phare du handball dont le vainqueur décrochera aussi un billet pour les Jeux de Rio (5-21 août).
Mais si la présence à ce niveau de l'Espagne, médaillée de bronze en 2014, n'est pas une surprise, celle de l'Allemagne relève, elle, du miracle.
Bien malin celui qui aurait prédit un tel parcours pour la "Mannschaft", décimée à son arrivée en Pologne, avec l'absence, entre autres, de son leader et futur ailier gauche du PSG Uwe Gensheimer.
"A la base, l'objectif était de se qualifier pour le tour principal", souligne l'ailier droit Tobias Reichmann, chef d'une meute de jeunes loups - 24 ans et demi de moyenne d'âge - qui a fait bien mieux que cela en ralliant la finale d'un tournoi majeur pour la première fois depuis son sacre mondial à domicile en 2007.
De cette épopée, il ne reste que le deuxième gardien Carsten Lichtlein (35 ans). Presque tous les autres sont des inconnus qui se sont révélés sous l'impulsion de leur pragmatique sélectionneur, Dagur Sigurdsson.
Le technicien islandais a sans cesse dû remodeler son équipe, avant, mais aussi pendant le tournoi lorsqu'il a perdu ses deux arrières latéraux, Steffen Weinhold et Christian Dissinger.
- Engouement populaire en Allemagne -
Cela n'a pas empêché la "Mannschaft" de l'emporter (25-23) contre le Danemark, vice-champion en titre, pour accéder au dernier carré. Et ce, avec des seconds couteaux comme les arrières Steffen Fäth (25 ans) et Julius Kühn (22 ans) ou encore Kai Häfner, auteur du but de la délivrance en demi-finale contre la Norvège (34-33 a.p.).
Depuis sa défaite inaugurale contre l'Espagne (29-32), l'Allemagne a tout gagné, soulevant un grand élan populaire dans le pays où ce sport est une institution.
Même le président allemand Joachim Gauck a été contaminé par la fièvre du hand, au point de "croiser les doigts" avant la demie contre la Norvège. Joachim Löw, qui a guidé lui la "Mannschaft" au sacre mondial en football en 2014 à Rio, s'est déclaré enthousiasmé par les jeunes handballeurs "qui ne renoncent jamais et font preuve de grande solidarité".
Après neuf ans sans médaille, la sélection germanique se prend à rêver d'un nouveau sacre continental, douze ans après le premier. "Nous sommes très fiers de notre parcours mais maintenant nous voulons plus", souligne Reichmann, deuxième meilleur buteur de la compétition (43 buts) à quatre longueurs de l'ailier gauche espagnol Valero Rivera.
- L'occasion ou jamais pour la 'Roja' -
"On n'a jamais gagné l'Euro. C'est la meilleure opportunité que l'on peut avoir. On va essayer de la saisir", dit pour sa part le joueur de Nantes, auteur d'un 6/6 contre la Croatie en demi-finale (33-29).
Championne du monde en 2005 et en 2013, la "Roja" a échoué à trois reprises en finale de l'Euro (1996, 1998, 2006). Son parcours n'a pas été un long fleuve tranquille, avec cinq succès difficiles ainsi qu'une défaite contre le Danemark (23-27) et un nul contre la Slovénie (24-24), éliminée dès le premier tour.
Mais les joueurs ont réussi à s'en sortir par leur solidarité. "On joue ensemble depuis quatre ou cinq ans. L'amitié qui existe dans le groupe est très importante", fait valoir l'arrière gauche Antonio Garcia.
Les Espagnols s'attendent à un match très difficile dimanche, même s'ils ont déjà battu l'Allemagne d'entrée. "Cela n'aura rien à voir", estime l'arrière droit Jorge Maqueda, qui avait écopé d'un carton rouge lors du premier duel. "Ça, je ne veux pas m'en souvenir", dit-il.