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© AFP/Philippe HUGUEN
L'ailier de l'équipe de France Valentin Porte à l'attaque face à l'Islande en 8e de finale du Mondial à Lille, le 21 janvier 2017
Deux jours pour récupérer avant les quarts de finale de "son" Mondial... L'équipe de France de handball, privilégiée, ne va pas s'en plaindre dans une saison dantesque, surtout pour sa colonie "parisienne" et son icône Nikola Karabatic.
Entre la finale des Jeux de Rio - perdue contre le Danemark (26-28) - et la reprise avec le Paris SG, la star du hand français, 32 ans, n'a eu qu'un seul jour de repos. Alors, bénéficier de vingt-quatre heures supplémentaires avant de retrouver la Suède mardi (19h00), "c'est un luxe", estime-t-il.
Deux autres de ses partenaires parisiens, Daniel Narcisse et Thierry Omeyer, ont participé à l'olympiade brésilienne et ont aussi enchaîné fin août avec le Super Globe (le championnat du monde officieux des clubs), à Doha. Luc Abalo y a échappé pour cause de blessure.
Les Parisiens ont l'habitude de jouer deux matches par semaine en club, un rythme suivi par les autres internationaux français, tous mobilisés en Ligue des champions à l'exception d'Adrien Dipanda.
La réforme de la prestigieuse coupe européenne, initiée en 2015-2016, a renforcé la cadence des matches avec une phase de poules ressemblant presque à un mini-championnat, avec 14 matches pour les meilleures équipes.
"Cette nouvelle formule, c'est n'importe quoi", déplore Abalo, qui doit s'adapter. "La récupération est encore plus importante. J'essaie de me coucher le plus tôt possible, de faire des nuits de dix heures. Je fais aussi encore plus attention à ce que je mange", explique-t-il.
- Trois compétitions en un an -
L'ailier droit parisien fait partie des douze Bleus (sur seize) engagés dans une troisième grande compétition internationale en l'espace d'un an, après les JO et l'Euro-2016.
Paradoxalement, le préparateur physique Alain Quintallet a été étonné par l'état de forme des joueurs au début de la préparation. "Je m'attendais à ce qu'ils soient beaucoup plus fatigués", assure l'ancien professeur d'EPS qui suit les Bleus depuis 2004.
"D'habitude, on a toujours un ou deux gars en réhabilitation au début de la préparation. Mais, là, il n'y avait pas de blessé et on a pu travailler normalement", poursuit le préparateur physique, qui quittera les Bleus après le Mondial pour travailler dans un club qatari.
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L'ailier français Michael Guigou contre l'Islande en 8e de finale du Mondial de hand à Villeneuve-d'Ascq, lez 21 janvier 2017
Par rapport aux autres équipes, la France a été plutôt vernie durant ce Mondial. Elle est la seule à avoir eu un jour de repos entre chacun de ses matches.
Avant les quarts de finale, ce sera donc deux, "une chose rare", souligne Michaël Guigou, qui se souvient d'une époque pas si lointaine (2008) où "on bouclait un Championnat d'Europe avec quasiment le même nombre de matches (8) en dix jours".
L'enjeu pour optimiser ce temps de récupération est de trouver le bon dosage entre repos et séance de travail poussée. D'autant que le début de match compliqué contre l'Islande, en huitièmes de finale, a forcé les entraîneurs à "tirer pas mal sur les cadres", fait valoir le coach Didier Dinart.
- Attention au surmenage -
Guigou a joué l'intégralité de la rencontre, Omeyer et Karabatic plus de cinquante minutes tout comme Cédric Sorhaindo, contraint de tourner au pivot uniquement avec Ludovic Fabregas, depuis que Luka Karabatic s'est blessé au début du Mondial (cheville).
"On essaie d'optimiser ce temps-là (de récupération) avec beaucoup de repos. A l'entraînement, on travaille très bien mais on essaie d'être vigilant pour éviter une blessure ou la surcharge de travail", explique le jeune Montpelliérain (20 ans).
Trop de récupération peut aussi casser le rythme, comme lors de l'Euro-2016 où les Bleus n'avaient - fait rarissime - pas joué pendant trois jours avant un match décisif sur la route des demi-finales... perdu contre la Norvège.
Est-ce donc vraiment un avantage pour mardi, alors que l'adversaire des Bleus n'aura eu qu'un jour de récupération? "Cela peut jouer mais ce n'est pas un facteur principal pour gagner le match", estime Didier Dinart.