Happy Birthday : |
Perturbé par les blessures depuis deux ans, Xavier Barachet fait son retour en équipe de France pour le Mondial messieurs de handball au Qatar, où son talent protéiforme et sa science du jeu devraient beaucoup aider les Bleus.
L'arrière droit (26 ans, 1,96 m, 69 sélections) a fait une rentrée remarquée sous le maillot tricolore lors des trois matches de préparation.
Les deux dernières années n'ont pas été une partie de plaisir pour l'ancien Chambérien, qui a fréquemment été blessé et a rarement évolué au niveau du joueur sacré deux fois champion du monde (2009, 2011).
L'an passé, il avait manqué l'Euro, remporté par la France, pour une fracture du scaphoïde. Avant, il avait connu un arrêt de sept mois en 2013, après une opération à l'épaule gauche.
Diminué par cette blessure depuis les JO-2012, il n'avait été que l'ombre de lui-même lors de la précédente édition du Mondial en Espagne.
Cette année, il a encore failli rater le train, après avoir été arrêté pendant deux mois et demi en début de saison pour une blessure à un pouce. Mais il préfère positiver à l'évocation de cette sombre séquence.
"Les galères que j'ai connues, ça m'a aussi renforcé", analyse-t-il. "J'ai appris d'autres choses sur moi-même. Je pense que j'évolue. Je suis à un bon niveau de forme et je progresse."
Il avoue avoir connu un "moment de doute" avec sa blessure à l'épaule, "parce qu'il y a beaucoup de joueurs qui ne sont jamais revenus d'une telle opération". "Pendant ma rééducation, je ne savais pas si j'allais retrouver la puissance de mon tir", dit-il.
"Pendant un certain temps, j'ai joué avec cette douleur qui m'empêchait de faire tout ce que j'avais envie de faire. Et maintenant je suis en pleine possession de mes moyens", assure-t-il.
- 'Un joueur ô combien important' -
Revenu très fort en novembre avec son club, le Paris SG, Barachet a fait de même avec les Bleus. Il s'est tout de suite mis en évidence lors des matches de préparation, avec une grosse présence défensive et son sens du jeu en phase offensive.
Privé de son habituel partenaire sur le côté droit Luc Abalo, blessé (adducteurs), il a formé une paire prometteuse avec Valentin Porte, qui l'avait remplacé sur le poste d'arrière à l'Euro et qui a cette fois-ci été décalé sur l'aile.
"C'est bien qu'on ait un joueur comme ça, capable de jouer à l'arrière et à l'aile", dit-il de Porte. "On s'est très bien entendu dès les premiers matches de préparation et il n'y a pas de raison que ça ne continue pas."
Son retour donne une dimension nouvelle à l'équipe de France, qui avait rarement été aussi richement dotée en arrières gauchers, avec également Kévynn Nyokas.
"Le public néophyte ne va pas forcément s'apercevoir de toute la qualité de Xavier", observe Nikola Karabatic. "Il ne met pas dix buts par match, il ne tire pas à dix mètres, il ne fait pas d'actions spectaculaires, mais c'est un joueur ô combien important pour nous."
"Il défend, il attaque, il fait la montée de balle, il comprend le jeu, il est très intelligent", ajoute le demi-centre, ravi de l'avoir à ses côtés. "Il est très important pour nous et son retour nous fait beaucoup de bien."
Barachet s'est notamment fait remarquer en défense par ses nombreuses interceptions. Un héritage de son passage à l'Atletico Madrid en 2012-2013, où il a pu parfaire son sens de l'anticipation sous les ordres du légendaire Talant Dujshebaev.
"C'était une autre culture qui m'a enrichi, même si ça n'a duré qu'un an", se souvient-il de ce passage en Espagne. "J'aurais préféré que ça dure un peu plus longtemps, parce que je me sentais vraiment bien là-bas. Mais ça m'a épanoui au niveau handball."