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© AFP/Gérard Julien
Le circuit automobile Paul Ricard au Castellet, le 25 janvier 2012.
L'avis défavorable donné mardi par la ministre des Sports, Valérie Fourneyron, aux deux dossiers de candidature à un retour du Grand Prix de France au calendrier de la Formule 1, n'a pas surpris ou découragé le directeur du circuit du Castellet (Var), Stéphane Clair, qui s'y attendait.
"Dans le souci de préserver les finances publiques d'un risque inconsidéré", Mme Fourneyron a jugé que "les montages juridiques et financiers des deux projets (Le Castellet et Magny-Cours) ne sont pas acceptables en l'état", après avoir reçu un rapport détaillé de la Fédération française du sport automobile (FFSA) puis son président, Nicolas Deschaux.
"Nous sommes déçus, comme tous les passionnés du sport automobile, mais on s'y attendait complètement", a dit M. Clair mercredi à l'AFP. Le projet varois est construit autour d'un budget global de 30 millions d'euros, validé par un Groupement d'intérêt public (GIP) constitué autour de Toulon, du Var et d'autres collectivités locales, majoritairement de droite.
Ce budget serait "équilibré, sans aucune subvention ni garantie de l'Etat", et permettrait d'acheter la venue du plateau de F1 à la société propriétaire des droits commerciaux, la FOM de Bernie Ecclestone, tout en couvrant tous les coûts d'organisation et de personnel, sur un circuit homologué F1, ajoute M. Clair.
Dans ce budget, il n'y a qu'un tiers d'argent public, soit 10 millions d'euros venant des collectivités locales participant au GIP. En outre, ce GP de France ne serait organisé qu'un an sur deux, ce qui soulagerait d'autant les contribuables varois tout en leur apportant à chaque fois des retombées estimées à près de 50 millions d'euros.
L'Etat et la FFSA, membres du GIP sans avoir prévu d'y contribuer financièrement, ne participeraient pas aux bénéfices et ne seraient donc pas engagées par un déficit, précise M. Clair.
"Nous avons aujourd'hui un dossier qui tient la route. Il est plus détaillé, plus économique et plus réaliste" que début avril, quand le Premier ministre d'alors, François Fillon, était venu sur le circuit varois pour donner un dernier coup de pouce symbolique, avant l'élection présidentielle.
Ce feuilleton du GP de France dure depuis plus d'un an. Les épisodes de cette semaine ont un seul intérêt: lui enlever la dimension politique créée par la relance de la candidature de Magny-Cours, soutenue par des élus de la Nièvre et de Bourgogne majoritairement socialistes, après l'élection de François Hollande.
Magny-Cours, où s'est disputé le GP de France jusqu'en 2008, semble plus touché que le Var par l'avis défavorable de la ministre des Sports. La balle est désormais dans le camp de "Mr Ecclestone", ex-propriétaire du circuit du Castellet et beaucoup plus intéressé par les affaires que par la politique.
Les prochains épisodes du feuilleton sont en cours de rédaction. Ce sera un peu juste pour vendredi, quand le Conseil mondial de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) validera un calendrier 2013 sans GP de France, faute d'accord commercial entre la FOM et un promoteur français.
Mais tout espoir n'est pas perdu car quelques Grands Prix sont dans le collimateur de M. Ecclestone, notamment celui de Corée du Sud et celui du New Jersey, en face de New York. Et si ça arrange "Bernie", jeune marié de 81 ans, d'en remplacer un par le GP de France, Le Castellet est favori.