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© AFP/Cristina Quicler
La Ferrari de Felipe Massa, à Jerez en Espagne, le 7 février 2013
Canal+ a conquis les droits du Championnat du monde de F1 auparavant détenus par TF1, remportant, deux semaines après l'attribution des droits du football anglais, une deuxième manche consécutive sur BeIn Sport, sa rivale sur le segment des chaînes à péage.
Cyril Linette, directeur des sports de Canal+, ne boudait d'ailleurs pas son plaisir en confirmant jeudi, auprès de l'AFP, l'information du quotidien l'Equipe: "C'est une grande joie et une grande satisfaction. C'est une très belle acquisition, de tout premier ordre, puisqu'il n'y a pas, dans le monde du sport, de feuilleton du niveau de la F1", estimait-il.
Canal+ n'a pas pour ambition "de diffuser tout le sport, mais de monter en gamme pour proposer le meilleur. Ces deux acquisitions, à 15 jours d'intervalle, renforcent considérablement cette offre", a ajouté Cyril Linette évoquant le renouvellement du contrat pour les droits de la Premier League anglaise conclu le 31 janvier dernier.
Déjà au nez et à la barbe de BeIn Sport, l'émanation française de la chaîne qatarie Al-Jazeera dont il juge les "intentions, assez impérialistes" et "l'agressivité, préoccupante, parce que l'on a l'impression de jouer un match face à un Etat."
BeIn Sport, malgré ses dénégations, s'était en effet portée acquéreur des droits du foot anglais, comme de la F1 convoités plus ouvertement. Deux échecs donc pour la nouvelle venue qui avait spectaculairement arraché une partie des droits de la Ligue 1 et de la Ligue des Champions avant même sa création à l'été 2012, obligeant Canal+ à revoir sa stratégie.
Audience et droits en baisse
"Canal n'est pas un buffet à volonté mais un restaurant étoilé", affirmait Linette en octobre dernier au magazine Sport Stratégies, expliquant privilégier désormais la qualité à la quantité. A ce titre, le maintien des droits du championnat anglais, le plus regardé au monde, était essentiel.
La victoire de Canal+ sur le front de la F1 - pour un montant de 29 millions d'euros par an selon l'Equipe - apporte de même une touche supplémentaire de prestige à la chaîne cryptée même si la discipline n'est plus aussi porteuse que par le passé. Quelque 2,8 millions de téléspectateurs suivaient les Grands Prix de F1 l'an dernier, soit une érosion de 400.000 depuis 2009.
"On ne peut plus investir des sommes extravagantes dans les droits sportifs sans les rentabiliser", expliquait de son côté à l'AFP Frédéric Ivernel, directeur de la communication et du marketing de TF1, diffuseur de la F1 depuis 1992. La chaîne avait déboursé plus de 30 millions d'euros pour la saison 2012 et était, comme tous les offrants (Canal+, BeIn Sport et M6), dans une logique baissière en ce qui concerne la proposition faite aux organisateurs de la F1.
Sur le plan éditorial et notamment en ce qui concerne la succession de Jacques Laffite, consultant de TF1, Canal+ s'est donné une dizaine de jours pour affiner son dispositif pour une saison qui débute dans un peu plus d'un mois, le 17 mars, en Australie.