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© AFP/BORIS HORVAT
Matt Giteau, à l'issue de la victoire du RC Toulon contre La Rochelle, le 26 mai 2017 à Marseille
L'Australien Matt Giteau, l'homme de tous les sacres avec Toulon depuis 2012, est devant son dernier défi: remporter un ultime titre de Top 14 avec le RCT, dimanche face à Clermont (20h45), avant de partir au Japon.
Diminué par ses blessures, le Wallaby aux 103 sélections n'a disputé que trois matches cette saison. Mais qu'importe que le joueur emblématique des années glorieuses du club ne soit que remplaçant face à l'ASM. Devenu joueur-entraîneur des arrières début avril, il est désormais, à 34 ans, avant tout un meneur d'hommes.
"Quand tu es un jeune joueur et qu'il parle, tu t'assieds et tu écoutes", a dit de lui samedi le centre Mathieu Bastareaud, arrivé dans le Var la même année, en 2011.
Giteau est un entraîneur malgré lui, que son président Mourad Boudjellal a convaincu de donner un coup de main après le limogeage de Mike Ford et son remplacement par Richard Cockerill. Six mois plus tôt, Diego Dominguez avait déjà été débarqué. La mission sauvetage avait tout du piège.
"Je n'aime pas faire l'entraîneur, mais c'est comme ça, on est là!", avait volontiers reconnu Giteau après son premier match comme adjoint, remporté contre Toulouse (33-23).
Boudjellal avait alors expliqué à l'AFP avoir été convaincu des capacités à entraîner de l'ouvreur ou centre par son "implication dans la réflexion sur le jeu". Et en le voyant souvent échanger avec Bernard Laporte, aux commandes jusqu'en juin dernier.
- "Il voit tout plus vite" -
Pari réussi pour le président toulonnais: le duo improbable formé par Cockerill et Giteau est invaincu depuis sa nomination, alors que le RCT traînait sa peine auparavant, incapable de s'imposer à l'extérieur depuis six mois. Et voici les Toulonnais en finale du Top 14, à l'issue d'une saison chaotique comme jamais.
Giteau "apporte toute son expérience", estime Bastareaud. "C'est quelqu'un qui, sur le terrain, voyait tout plus vite que tout le monde; forcément, dans ses analyses vidéo, il est assez précis."
Vice-champion du monde 2015, triple vainqueur de la Coupe d'Europe (2013 à 2015) et champion de France en 2014, Giteau vivra dimanche sa 5e et ultime finale de Top 14 en six saisons. Un palmarès colossal.
Mais il reste avant tout un joyeux drille qui aime se moquer de lui et de ses coéquipiers, en particulier de son compère Drew Mitchell.
"Ce qu'il demande, c'est de l'enthousiasme, tout simplement, de la joie d'être à l'entraînement, de rigoler ensemble", poursuit Bastareaud.
Le fait que Cockerill décide sans lui des compositions a facilité la transition vers son costume d'entraîneur-joueur. "Il a de suite mis les choses au clair: ce n'est pas lui qui faisait l'équipe, il allait juste animer certaines séances", a souligné Bastareaud.
La saison terminée, Fabien Galthié va s'installer comme nouveau manager, le 5e en un an. Cockerill partira à Edimbourg et Giteau va probablement terminer au Japon, au Suntory Sungoliath, sa carrière de joueur. Une page va se tourner à Toulon.