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© AFP/THIERRY ZOCCOLAN
Le jeune centre clermontois Damian Penaud inscrit un essai contre Bayonne, le 18 février 2017 au stade Michelin
Damian Penaud, Arthur Iturria, Judicaël Cancoriet, Alivereti Raka: âgés de 20 à 23 ans, ces quatre joyaux Clermontois seront des atouts majeurs face à Toulon dimanche en finale du Top 14 après avoir passé un double cap au tour précédent.
Ne les appelez plus espoirs. Pour ce quatuor, c'est seulement la deuxième saison en Top 14. Mais quelle saison!
En 2015-2016, seul Raka avait eu un temps de jeu conséquent (8 titularisations), les autres s'étaient contentés de découvrir le plus haut niveau par bribes. Un monde d'écart avec la demi-finale remportée haut la main samedi face au Racing 92 (37-31).
A Marseille, Franck Azéma a fait le pari d'aligner d'entrée ces quatre-là. "Le révélateur, c'est ce type de matches. Ils ont confirmé", a commenté le directeur sportif après la rencontre.
Pour l'ASM, qui s'enorgueillit d'être le club à avoir utilisé le plus de joueurs issus des filières de formations (JIFF) cette saison, c'est surtout une assurance pour l'avenir.
. Penaud, la nouvelle star
Un match joué l'an dernier, 19 cette saison toutes compétitions confondues, dont 13 comme titulaire. Sept essais en Top 14, le dernier face au Racing. Et dans la foulée, une première convocation avec le XV de France, que le Corrézien rejoindra en Afrique du Sud au lendemain de la finale.
La saison du fils d'Alain Penaud, à 20 ans, tient du rêve éveillé. Même si son bonheur est lié au malheur de Wesley Fofana, gravement blessé en janvier. Pour accompagner Rémi Lamerat au centre, Franck Azéma a choisi de le titulariser à Marseille, contrairement à la phase finale de Coupe d'Europe, durant laquelle lui avait été préféré l'icône Aurélien Rougerie, de 16 ans son aîné.
"Il prend de l'assurance", observe Azéma au sujet de Penaud, vif et technique. "Il est très intelligent, à l'écoute, il ne se pose pas de questions par rapport à ses qualités: il les exprime."
. Iturria, tête solide
Des "Quatre fantastiques", Iturria est le plus âgé (23 ans) et le seul international. Certes, ce ne sont que 9 minutes sous le maillot bleu, mais à Twickenham, lors d'une fin de rencontre serrée face à la grande Angleterre, début février (16-19).
Où le deuxième ligne, très mobile, aérien et bon manieur de ballon, a cependant souffert dans la densité physique, comme en finale de Coupe d'Europe face aux Saracens (17-28 le 13 mai), son principal axe de progression.
Car pour le reste, le Bayonnais a passé cette année "un gros cap". "Je le prends comme j'ai l'habitude de le prendre: tranquillement. Je ne dirais pas sereinement parce que c'est quand même nouveau pour moi, mais c'est agréable" a ajouté Iturria. Titulaire une seule fois la saison dernière, il a cette année disputé l'intégralité de la phase finale de Coupe d'Europe, repoussant sur le banc Paul Jedrasiak.
. Cancoriet, made in Sarcelles
Le troisième ligne aile, âgé de 21 ans, est aussi monté en grade en cours de saison. "Il est très consistant dans son jeu, très puissant avec beaucoup d'activité. Il a de l'abattage", juge Azéma, soulignant son "impact avec et sans ballon".
Cancoriet a grandi et découvert le rugby à Sarcelles, comme Rabah Slimani et Sekou Macalou, qui occupe le même poste de flanker au Stade Français. Et découvert le monde professionnel via la ProD2 à Massy, haut lieu de la formation francilienne (Lamboley, Millo-Chluski, Bastareaud, Yacouba Camara...).
Lors de son premier match contre Bourgoin en septembre 2014, il avait 18 ans. Deux saisons plus tard, il vient de disputer l'ensemble d'une demi-finale du Top 14.
. Raka, la filière Nadroga
En bon ailier fidjien, Raka fait la différence avec "beaucoup de vitesse et d'explosivité", souligne Azéma.
Déniché à l'académie de la province de Nadroga, pépinière du rugby fidjien dont l'ASM est partenaire, Raka a suivi fin 2014 les exemples des Nalaga, Murimurivalu, Nakaitaci ou Yato.
A 22 ans, son explosion date déjà de 2015-2016 avec un ratio épatant: 8 essais en 9 matches. Indisponible en début de saison, il s'est fait plus discret, avant de profiter de la blessure de Noa Nakaitaci début avril.